|
Envoyer à un ami |
Version à imprimer |
Version en PDF
Les
Algériens seront-ils en mesure de respecter un confinement strict, total et
prolongé au-delà de deux semaines ? Difficile pour les autorités de recourir à
pareille disposition, même si cela paraît indispensable, voire inévitable en
cas de propagation alarmante de la pandémie du coronavirus dans le pays, quand
on sait pertinemment qu'une application brutale du confinement total aurait de
graves conséquences, insupportables, sur le plan social et économique. De
nombreux spécialistes, ainsi que les citoyens en général, appellent à un
confinement total en Algérie, surtout en cette phase d'incubation du Covid-19,
soit quatre semaines après la première apparition dans le pays, prolongée de
deux autres semaines.
Presque unanimes, les spécialistes de la santé disent ne pas comprendre cette décision des autorités de confinement partiel, de 19h à 7h, à travers une dizaine de wilayas, et appellent à un confinement total, comme seule solution pour neutraliser la propagation du coronavirus. Estimant que ce «couvre-feu», qui rappelle aux mémoires les années 90, ne peut avoir aucune efficacité, puisque la menace réelle réside dans la période non concernée par le confinement, soit de 7h à 19h ! On fait remarquer également que le coronavirus s'est propagé à travers 36 wilayas, alors que les mesures de confinement partiel ne touchent qu'une dizaine de wilayas, en sus du confinement total appliqué uniquement au niveau de la wilaya de Blida. Pourquoi ces wilayas et pas d'autres ? Pourquoi y aller par tâtonnement vers le confinement partiel, puisqu'on laisse entendre et il est clair qu'il sera inéluctablement étendu à d'autres wilayas ? Des questions et tant d'autres qu'on se pose et qui restent sans réponses. Cependant, il est loisible de savoir que le confinement, qui concerne maintenant près de trois milliards d'humains dans le monde, n'est pas le même à travers tous les pays. L'application de cette mesure reste différente d'un pays à un pays, passant de la Chine et la France, où le confinement est des plus des sévères, à l'Allemagne, aux Etats-Unis et les Pays-Bas, où la liberté de circuler est tolérée malgré quelques restrictions, à l'exemple de la fermeture des commerces et écoles, ainsi que le respect de la distance de protection entre les personnes (1 et 1,5 mètre). Cela peut donner une bribe de réponse aux préoccupations des spécialistes et des citoyens en général. En Algérie, il faut croire que la stratégie d'aller en douce dans l'application du confinement n'est pas sans fondement. Les rouages ne sont pas bien huilés pour supporter un confinement strict et total, qui impliquerait une paralysie de la vie socioéconomique, dont les pertes d'emplois sans perspective d'amortissement par des allocations de chômage, aussi partielles soient-elles, et l'arrêt des approvisionnements des commerces en produits de première nécessité, entre autres dysfonctionnements qui pourraient mener vers des situations plus difficiles à gérer que la pandémie du coronavirus elle-même. Il y aurait également ce facteur psychologique, qu'il faut tenir en compte et qui pourrait tenir une bonne place dans cette stratégie des autorités d'appliquer le confinement par touches progressives, à degrés de plus en plus sévères, pour mieux préparer les gens à se cloîtrer totalement chez eux dans le pire des cas. |
|