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En application des instructions des autorités
centrales, la cellule de crise instituée au niveau du cabinet du wali a pris
samedi une série de nouvelles mesures visant à lutter contre la propagation du
nouveau coronavirus.
Ces nouvelles mesures entrées en vigueur dans la nuit de samedi à dimanche (1 heure du matin), visent la fermeture des marchés à bestiaux, celui des voitures et marchés de brocanterie du centre-ville, des cafés et restaurants, la suspension du transport inter-wilayas? La vie s'est presque arrêtée à Tiaret. Samedi, sous une pluie battante vers 15 heures, les rues de la ville étaient presque désertes. Seuls quelques rares commerces d'alimentation générale et quelques boulangeries gardaient leurs portes ouvertes. Près du siège de la Badr devant le musée du moudjahid, des jeunes, habillés en gilets fluorescents, distribuent des flyers et autres dépliants sensibilisant sur le nouveau coronavirus et les moyens de s'en prévenir. Un peu plus bas, vers le marché des fruits et légumes de «Volani», un homme d'un certain âge, un sachet en plastique à la main et un masque de protection couvrant son visage, marche d'un pas lent en direction d'un petit commerce d'alimentation générale. «Je suis à la recherche d'un sachet de lait; ça fait une heure que je marche pour faire le tour du quartier et ses environs» lâche-t-il dépité. Le portail de la mosquée, en face, est cadenassé à l'heure de la prière du Asr, où habituellement les fidèles sont nombreux à venir s'acquitter de leur devoir religieux. Nous continuons notre chemin jusqu'au siège de la sûreté de wilaya. Des policiers en faction portent des masques de couleur bleue. Nous flânons dans la ville alors qu'il pleut des cordes. Nous remontons la pente jusqu'au parc omnisports «Kaïd Ahmed». Pas âme qui vive tout autour du stade. Seules quelques rares silhouettes de jeunes en majorité, traînent le pas, presque insouciants, le long de la rue donnant sur le populeux quartier de «Sonatiba». Les mosquées diffusent des appels Nous décidons de rebrousser chemin en passant par «Trig El Beïda» et l'ancien cimetière de la ville. Devant une boulangerie, un groupe de personnes s'abritent de la pluie sous une corniche en tuile, en attendant de se faire servir. Un véhicule de la Commune passe devant nous, diffusant, via un haut-parleur, des appels de sensibilisation, insistant surtout sur le devoir de chaque citoyen de rester confiné dans son domicile. Il est presque 18 heures et la ville se vide de ses habitants, la pluie et un froid glacial décourageant plus d'un à rester dehors. Au quartier « Socoltiar », des appels à respecter le confinement volontaire sont diffusés par les mosquées. Même topo à la cité « Belle Vue » où une mosquée diffuse des appels pour inciter les citoyens à rester chez eux. Preuve matérielle de la prise de conscience, des jeunes volontaires, munis de produits désinfectants, ont nettoyé la Place des Martyrs (Place Carnot) et d'autres lieux et places publiques. Des pages de solidarité ont même été créées sur les réseaux sociaux par des groupes de jeunes volontaires, soucieux d'apporter leur aide aux familles en difficulté ou personnes malades. Dimanche matin, un salon de thé, situé pas loin de la maison de l'artisanat, est pris d'assaut par les gendarmes pour ne pas avoir respecté la décision de fermeture. Le commerce est scellé et son propriétaire embarqué. Quelques heures plus tard, 190 quintaux de farine, dissimulés dans un local au niveau de la zone industrielle de Zaâroura, sont saisis par les services de la direction du commerce. |
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