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La dernière
réunion périodique du Conseil des ministres, tenue dimanche 22 mars, s'est
terminée sur une note appréhendant particulièrement l'avenir économique du
pays. Dans ce contexte, le président de la République a, au terme de la réunion
en question, exhorté le gouvernement et toute la société à se préparer
sérieusement pour surpasser les répercussions de la crise économique mondiale.
Se préparer, oui, il n'y a aucun doute là-dessus, mais comment et que faire
pour affronter cet avenir immédiat, sombre, qui se dessine à l'horizon ? Des bribes de réponses aux contours imprécis ont été données par la
même occasion, dont la révision de l'ordre des priorités de l'élan économique,
qui ne doit en aucun cas affecter les axes vitaux des plans nationaux de
développement, notamment ceux portant sur les acquis sociaux à l'instar du
niveau de vie du citoyen, des salaires et retraites et des postes d'emploi,
quant aux mécanismes qu'il faut actionner pour se prémunir contre la crise
économique, cela reste du domaine « imprécis », où l'initiative est greffée à
l'attente de l'évolution de la situation.
Une situation qui oblige les grandes puissances économiques à prendre des décisions presque au jour le jour, que dire alors de l'Algérie, qui subit de plein fouet la dégringolade des prix du pétrole sur fond de dissensions au sein de l'Opep et Opep+, ainsi que les répercussions de la pandémie du coronavirus sur le marché pétrolier et l'activité économique mondiale en général ? Si elle venait à durer dans le temps, cette situation mettrait tous les pays dépendants de la précarité des marchés pétrolier et gazier, dont l'Algérie, dans une position fort inconfortable. Dans ce cadre, les experts de l'Opep et de l'AIE avertissent que si la crise économique mondiale s'inscrit dans la durée, les revenus des pays exportateurs de pétrole risquent de reculer «de 50% à 85%». Les choix sont minces. Surtout quand on n'a pas tout loisir de puiser dans des réserves de change consistantes (62 milliards en décembre 2019, d'après les notes de conjoncture de la Banque d'Algérie). Il est vrai, comme l'a relevé le président Tebboune, qu'il ne faut pas rater cette occasion pour prendre conscience de la vulnérabilité de notre économie nationale, en raison de notre négligence pendant des décennies à la libérer de la rente pétrolière, et qu'il est impératif de mettre un terme aux mauvaises pratiques qu'a inculquées la période de l'aisance financière, à l'exemple du gaspillage, de l'esprit d'assistanat dépendantiste, de fainéantise et de surconsommation, mais cela reste du domaine d'une appréciation plus orientée vers l'avenir que le présent. Un présent qui exige l'engagement de démarches inhérentes. Dans ce sens, l'endettement extérieur, une solution pas très appréciée par le gouvernement mais qui n'est pas une honte dans un contexte particulier, ainsi que l'attractivité des investissements directs étrangers (IDE) resteraient des issues évidentes dans le cas de la persistance de cette morosité économique. Aussi, l'austérité paraîtrait inévitable et acceptable quand elle est partagée par tous. |
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