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![]() ![]() ![]() ![]() Les
mariages sont interdits et les inhumations sont priées de se faire dans
l'isolation discrète. Lorsque des noces sont contrariées et ensuite brisées et
que les enterrements sont organisés en catimini tout est dit. L'effervescence
des angoisses travaillée par le suède d'un virus inédit donne la mesure de la
plus petite signifiance que l'homme doit accorder à la vie. Dans l'intimité et
au fond de chacun, l'espoir perd ses sens sauf qu'il s'arrête aux entremêlées
brouillées des définitions à accorder à la survie. Drôles d'empreintes
paradoxales gravées sur le dos d'un monde désabusé pour on ne sait combien de
temps, où l'obligation de solidarité recommande l'éloignement des uns des
autres jusqu'à pousser à la contrainte de ne pas se toucher ni même à se
frôler. Drôle d'aisance aussi que de solliciter et réclamer une dictature pour
figer les mouvements, alors qu'hier encore elle était honnie avec l'exigence
des foules pour qu'elle soit mise à la trappe. Les murs des rues et les
boulevards doivent se perdre en conjectures ne comprenant pas du tout ce qui se
passe dans cette prise d'armes subitement silencieuse entre la nature et
l'homme.
Le drame pour les Algériens et pour les peuples coincés dans le tâtonnement à la recherche d'une meilleure vie est qu'ils ne disposent malheureusement comme vaccin que de l'instinct dont le levain n'est qu'incivisme et fatalité. Car sont nécessaires une grande dose de culture, de savoir et une grande masse de discipline pour s'inscrire dans la haute civilité seule capable de redorer le blason d'une existence avérée. C'est au cœur des grandes catastrophes que sont mesurées les capacités humaines à affronter les bourrasques naturelles et quand elles sont nulles, l'homme s'en remet à la magnanimité et à la volonté divine. C'est qu'il s'avère que le corona dans ses méfaits n'a pas un seul visage et que la floraison des grands déboires qu'il impose indique qu'il s'agit d'une lignée de coronas qui s'agitent. Le virus dévoile déjà un autre ogre malfaisant et une autre pandémie catastrophique. Elle s'appelle la corona économique. |
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