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L'Algérie
est-elle à un âge reculé sur le plan numérique et des technologies
d'information et de communication (TIC) ? De toute évidence, le retard accusé
sur ce plan est immense. C'est la pandémie du coronavirus qui vient nous
balancer en pleine figure cette triste réalité, le pays est en retard, très en
retard, en matière numérique et TIC. Comparativement aux pays qui ont accompli
du chemin sur la voie des TIC, qui ont immédiatement lancé des plateformes
d'enseignement à distance, permettant aux élèves de rester chez eux et
continuer leur apprentissage avec le soutien de leurs enseignants, le télétravail
pour les salariés qui peuvent accomplir leurs tâches sans se déplacer, la
télémédecine qui offre aux patients des consultations à distance et plein
d'autres e-services, l'Algérie se trouverait effectivement à la traîne.
Relevons que malgré leur (super) avancée sur ce plan numérique et des TIC, les pays développés n'ont pas manqué de souffrir, ces derniers jours, de pannes et autres saturation des réseaux, vu le nombre important des usagers par ce temps de confinement dû au coronavirus, que dire alors d'un pays encore en voie de balbutiement ? Les autorités ont décidé de mettre 50% des fonctionnaires en congé payé, ainsi que la libération des femmes travailleuses qui ont des enfants à charge en bas âge, avec maintien des salaires, laissant clairement indiquer que le pays entrera en mode « ralenti » durant toute la période que dureront ces mesures, qui prennent effet à partir de ce dimanche 22 mars à une heure du matin et prendront fin le 4 avril prochain, avec reconduction en vue en cas de nécessité. Bien sûr, il faut compter également sur un confinement strict des populations, durant la même période, où prend effet l'arrêt des transports urbains et interurbains, présage à un «rester chez soi» obligatoire, qui va limiter les déplacements des citoyens et atténuer la pression sur les administrations et les services, mais on aurait pu mieux faire si les TIC étaient assez développés. On voit bien que la fermeture des établissements scolaires et des universités a coïncidé avec les vacances de printemps, le rendez-vous tout juste avancé d'une semaine, ce qui n'influe pas trop sur l'exécution des programmes, mais la situation risque de se compliquer si on irait vers une prolongation de ces vacances. Sans plateforme d'enseignement à distance, école, université et institut de la formation professionnelle feront face au spectre de l' « année blanche » ou doivent bricoler des solutions pour éviter cette éventualité catastrophique. A la longue également, l'absence des travailleurs et travailleuses finira inéluctablement par influer sur la vie socioéconomique du pays. Un choc qu'on aurait pu éviter grâce au télétravail, notamment pour ce qui concerne les fonctionnaires des administrations, qui peuvent suivre et traiter les demandes des citoyens à distance. Et, on n'a pas parlé de monétique. Pour le moment, seul le ministère du Travail a réagi en appelant les citoyens à éviter de se déplacer aux sièges et aux agences des instances relevant du secteur à travers tout le territoire national, annonçant que des applications ont été mises à la disposition des citoyens en vue de bénéficier à distance des prestations et services, tous les jours de la semaine et 24h/24h. Enfin, si le débit ne va pas faire des siennes en cette période d'utilisation outrancière d'Internet. Franchement, on s'attendait à ce que pareille invite vienne de secteurs qui ont fait de la e-administration leur leitmotiv. Mais, rien, pour le moment. La leçon coronavirus devrait servir après la fin de la pandémie à guérir la fracture numérique et des TIC. |
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