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![]() ![]() ![]() ![]() Après l'annonce par les pouvoirs publics de mesures
qui s'imposaient pour faire face au coronavirus, l'angoisse se matérialise de
plus en plus dans le quotidien des habitants.
A Tlemcen, de nombreux passants (hommes - femmes) déambulent en ville avec les masques (distribués en nombre limité) enserrant la bouche pour se protéger contre toute contamination du virus. Une mise en garde qui souligne l'urgence de la situation alors que, jeudi encore, nombreux étaient ceux qui continuaient à vivre comme si de rien n'était. Les stations de bus marquent une fréquentation largement inférieure à la normale dans différents points de la ville. En outre, certains commerçants n'ont pas respecté les décisions de fermeture des commerces en ville prises dans ce cadre par les autorités de la wilaya, ce qui a poussé les responsables concernés et les forces de l'ordre à dresser plusieurs procès-verbaux et amendes contre les personnes qui enfreignent les règlements édictés afin de lutter contre la propagation du coronavirus. Par ailleurs, les rues et lieux de Tlemcen qui lui donnaient vie se vident petit à petit, les places ordinairement fréquentées sont quasi désertes. En effet, les lieux emblématiques d'El Méchouar, Sidi Boumediene, Minaret de Mansourah, Kissaria, Medress, R'hiba, marché couvert, grand bassin et Lalla Setti (sur les hauteurs de la ville) ordinairement fréquentés pour prendre du bon temps sont quasi déserts. Au centre-ville, la place symbolique «Emir Abdelkader», en revanche, est bondée de citadins qui s'amassent en petites foules à cause de la fermeture des cafeterias et autres salons de thé, pour converser sur cette situation du coronavirus et pour échanger des informations. De nombreux citoyens se lancent également dans la quête parfois impossible de gels hydro-alcooliques dans les officines pharmaceutiques. De longues files d'attente se forment aussi presque tous les jours devant des superettes et magasins d'alimentation générale où de nombreuses personnes se ruent pour constituer des stocks de nourriture et leurs besoins de première nécessité en particulier ceux de pâtes, farine, huile, sucre, riz et de papier-toilette, bien que le ministère du Commerce ait adopté une communication rassurante de ce point de vue, assurant par la voix de ses directeurs de commerce des wilayas qu'il n'y aura « aucune pénurie ». Pour leur part, les autorités sanitaires sont sur le qui-vive. De son côté, l'université a mis récemment au service des étudiants un site en ligne pour accéder à des cours variés et de qualité à distance sur la plateforme numérique (https//elearn.univ-tlemcen.dz/). Selon le recteur Kébir Boucherit : «les inscriptions des étudiants se font directement sur la plateforme». Au CHU de Tlemcen, de nombreux soignants des services de radiologie et de laboratoires ont réclamé mercredi dernier des masques de protection à cor et à cri, mais n'en ont reçu qu'au compte-goutte. Selon nos informations, les services de cet hôpital rencontrent d'immenses difficultés en matière d'approvisionnement en masques de protection dans la wilaya. Cette contrainte de fourniture de masques est également sentie au niveau des caisses de sécurité sociale dont un grand nombre d'agents sont particulièrement exposés au risque de propagation du virus. Les besoins en masques sont criants en cette période épidémique, aussi bien à l'hôpital, dans les lieux de travail que pour les citoyens qui circulent en ville. « Cette pénurie d'équipements de protection est exploitée par certains vendeurs qui recourent à la spéculation pour s'enrichir sur le dos de pauvres citoyens. L'épidémie galope, et certains professionnels de santé et médecins traitants n'ont pas de quoi se protéger. Ils sont mis en danger, mettent en danger leurs patients, mettent en danger à terme le système hospitalier dont on sait qu'il risque d'être saturé. L'heure n'est pas aux polémiques, mais c'est incompréhensible ! Il faut agir très vite ! », alerte un professeur en médecine de l'hôpital de Tlemcen. |
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