|
Envoyer à un ami |
Version à imprimer |
Version en PDF
Bien faire son
travail, c'est faire un peu plus que tendre le micro à quelqu'un. Enquêter,
remettre en cause, creuser et exiger plus... Ce que nous voyons aujourd'hui
pervertit notre démocratie et notre société... Barack Obama
Aux Etats Unis, du président américain Bill Clinton on parle plus de sa liaison avec Monica Lewinsky plutôt que son rôle sur la scène internationale. Chez nous, tous les Algériens se rappellent de la scène de Bouteflika en train de regarder une radiographie d'un rescapé du séisme de Boumerdès. Après un semblant de regard à travers la lumière d'une fenêtre, il s'est permis de donner des instructions de soins au médecin qui traitait ce malade. C'est ce genre de comportement qui a détruit la médecine et l'éthique de cette fonction. Chacun son métier, les vaches seront bien gardées. Pour clarifier mes idées, il est essentiel d'illustrer mon texte par la honte de Nicholas Kristofun éditorialiste du New York Times « Ma part de honte : les médias ont aidé à créer Trump ». Dans son texte, Nicholas expose sa part de responsabilité et évoque des collègues qui présentent le milliardaire comme un « véritable filon », au détriment des autres candidats républicains. Souhaitons que certains journalistes fassent la même chose que Nicholas Kristofet nous dévoilent leur honte. Ce que nous vivons en ce moment me rappelle le 18eme siècle en France tel qu'il est décrit par le professeur Jean Paul Sermain de l'université Sorbonne Nouvelle « Dans des mondes où vérité et mensonge ne sont plus distincts où le vol peut paraitre juste et les bandits honnêtes, le personnage construit son destin, entre marginalité et socialisation, entre révolte et soumission, entre pulsion et conscience morale » Mon expérience avec les médias algériens date de décembre 2015. Depuis cette date, j'ai constaté qu'une bonne partie des journalistes que j'ai rencontrés sont humbles, honnêtes et bien éduqués. J'étais invité pour animer un atelier (workshop) sur la protection de l'environnement pour les journalistes. Le séminaire a duré une dizaine de jours. Le séminaire étaitorganisé par le Ministère de l'Aménagement du Territoire et de l'Environnement, en collaboration avec l'entreprise allemande de coopération internationale (GIZ) et l'école de formation Pigier-Algérie. Dans une de mes interventions, je me suis senti vraiment gêné et inquiet quand un journaliste du quotidien El Khabar, venant d'Oued Souf, me demanda de l'éclairer sur les dangers du gaz de schiste. Je lui ai répondu d'une manière moralisatrice : Quand la pseudo-économie et politique ignorante enveloppent l'environnement l'inquiétude règne. Nous devons vendre d'abord notre gaz naturel conventionnel et évitons d'inonder le marché de l'énergie par le gaz non conventionnel. En inondant le marché de l'énergie, le prix de notre gaz va chuter d'une façon vertigineuse et ce n'est pas dans notre intérêt (c'est exactement ce qui se passe en ce moment pour le pétrole brut). J'ai continué mon intervention en disant à ce journaliste « Je demande à monsieur Sellal d'écouter attentivement les vrais experts avant de penser à l'exploitation de ce gaz. Il faut développer l'industrie pétrochimique pour sauver notre économie. J'ai essayé de convaincre ce journaliste en lui démontrant que l'exploitation de la nappe d'eau dans les hauts-plateaux et le sud est plus urgente que l'exploitation du gaz non conventionnel en ce moment (cette nappe est la plus grande réserve d'eau au monde ; on peut l'utiliser pendant 1000 ans) Se croyant libre dans le royaume de Sellal et Ouyahya, ce journaliste publie un article sur ce sujet en se référant à mes paroles. Le journal et le journaliste ont fait leur boulot. Le lendemain, un jeune homme du Ministère de l'Aménagement du Territoire et de l'Environnement m'informe que Madame la ministre voulait me voir pour me demander de faire un démenti pour satisfaire monsieur Sellal. D'après ce jeune homme, Monsieur Sellal a demandé à Madame la ministre des explications à propos de l'article de ce journaliste. J'ai refusé en lui répétant tout simplement une phrase que j'ai utilisée dans mon intervention dans la Seconde Conférence des ministres de l'Environnement des pays musulmans organisée par l'ISESCO à Jiddah en 2007 « la science ne doit pas mentir ». Désolé, avec tous mes respects, vous dites à Madame la ministre que je ne peux pas faire un démenti qui satisfait l'humeur ou l'humour de l'arrogance politique. Madame la ministre voulait essayer m'impliquer dans la fausse information en me disant : Nous vous avons invité pour dire ce que nous voulons dire. Dieu merci ! Les journalistes présents étaient de mon côté. Depuis, j'ai conclu que c'est dans les esprits de certains pseudo-politiciens que la corruption enterre la conscience professionnelle. Dans les pays qui se respectent, l'acquisition d'une formation solide dans le domaine de l'information demande un long processus, une discipline de rigueur, une honnêteté intellectuelle et un sérieux continu. Dans les universités du vrai savoir, la trajectoire de la sagesse informative croise le chemin de la connaissance en un point nommé conscience professionnelle. La sagesse ne peut pas entrer dans un esprit méchant, et science sans conscience n'est que ruine de l'âme disait Rabelais. La fausse information a toujours existé. Les médias de masse ont toujours joué un rôle important pendant les périodes de conflits ou de crises dans le monde. Le contrôle de l'information pendant ces périodes devient un enjeu déterminant. En période de guerre la fausse information est utilisée pour démoraliser les troupes de l'adversaire. Mais depuis l'élection de Donald Trump, le phénomène des fake news a pris des proportions sans précédent. De plus, les réseaux sociaux ont accéléré la propagationdes faux news, renforçant leur caractère nuisible.A noter que les fake news sont devenus une industrie et un marché intéressants où circule un flux important d'argent sale. Chez nous et ailleurs, lancer son propre média et l'utiliser pour répandre les mensonges est une mode en ce moment. Les « fake news » ont un pouvoir de nuisance susceptible de faire déstabiliser une nation. Chez nous la conscience professionnelle et la science sont absentes et les esprits méchants paralysent notre progrès dans tous les domaines.Aujourd'hui nous assistons au charlatanisme pseudo-politique véhiculé par des médias présomptueux. Certains journalistes, insolentset superficiels, manquent d'expérience et de professionnalisme. Ils présentent des spécialistes des tremblements de terre comme spécialistes en médecine et des imams syndicalistes porteurs du virus fakhamatouhou comme des références religieuses. Ils laissent des farfelus à longueur de journée doucher les spectateurs de fausses informations. Je rappelleaux lecteurs la fatwa du biscornu bouche-trou qui condamne les citoyens qui voulaient boycotter le cinquième mandat ! Ces bouche-trous critiquent toute tentative de changement sans donner des solutions applicables. Le petit écran, spécialiste dans publicité du café brésilien en sachet en Algérie et émetteur de laïus indigestes, préfère la forme au fond. Dans ces médias, l'être s'est effacé et l'apparaitre est devenu un vice à la mode.J'existe, tant que vous me voyez sur le petit écran fait partie des activités pseudo-politiques de nos élus. Tout est devenu mélange et mirage. Je vous conseille de boucher nos oreilles quand vous entendez un bouche-trou inconnu parler au nom d'un autre bouche-trous inconnu. La mère disait: On ne sait plus faire la différence entre un couffin de blé dure et un couffin de blé tendre dans nos moulins. Les japonais sont pris pour de chinois et les chinois pour de philippins. Dans cette confusion, les pseudo-politiciens jouent le rôle de médecins et les pseudo-médecins font la politique. On n'a perdu nos repères. On ne sait plus faire la différenciation entre le politicien et le vrai médecin. En revanche, une chose est certaine, jouer au médecin est un exercice trop risqué pour les politiciens. Plus de conscience de soi !La conscience de soi décrit les conditions d'être conscient de sa conscience professionnelle. C'est la prise de conscience qui nous démontre que nous existons en tant qu'individus et nous appartenons à une nation. C'est cette conscience qui fait la force d'un régime politique. C'est cette conscience qui assure la continuité. Une continuité dans le tempsqui construit l'identité d'un individu, d'une société et d'une nation. Une exception à cette règle s'applique au hirak. En période d'épidémies, la continuité du hirak est un danger pour la nation. Je ne suis pas contre le hirak comme un mouvement social pour le changement mais un hirak qui n'est pas conscient du danger du corona virus démontre le non sérieux des catalyseurs qui poussent l'Algérie vers un désastre. Soyons sérieux et suivons les conseils de nos médecins et faisons confiance à nos experts. Revenons un peu en arrière pour mieux voir notre avancement dans la science et la technologie. C'était en 1986 quand le pétrole chutait à une vitesse démesurée. Aujourd'hui, nous vivons les mêmes effets. A cette époque les médias du parti unique (Télévision et journaux) nous ont parlé d'un certain musicien qui invente le fil chirurgical pour nos hôpitaux. Trente ans près, l'histoire se répète avec Monsieur Boucharb, le fugitif. Il nous annonce l'invention d'un médicament contre le diabète. Les mensonges politiques se ressemblent et le syndrome de Pinocchio n'a pas disparu. L'inventeur du Rahmat Rabi de Boudiaf est une copie du musicien de Tlemcen inventeur du fil chirurgical en 1986. Le mensonge scientifique continue et les fausses informations le suivent a pas cadencé. Bonatiro, le trembleur de la terre, nous informe qu'il a inventé un médicament pour le virus Corona ! Une découverte dans un laboratoire inconnu. Une découverte du jamais vu. Ce jamais vu fut découvert par des chercheurs fantômes qui habitent l'esprit de Bonatiro. Monsieur Tebboune ! Malgré vos efforts et vos bonnes intentions l'Algérie des gangs ne semble pas avoir changé à cause de ce syndrome. Des chercheurs comme Bonatiro sont nombreux. Ces chercheurs nous assurent que le ciel est bleu et l'enfer est rouge brique. Se référant à cette vérité ridicule, je rappelle aux lecteurs les paroles du mystérieux Ali Haddad et son forum économique algéro-africain. Cette aberration politico-économique nous donne une idée de la logique des politiciens cartoons durant vingt ans de décadence. Dans ce forum, le président du FCE, Ali Haddad, a rappelé les potentialités de l'Algérie à l'export dans les filières des médicaments, agricole et agroalimentaire. Ce mystérieux ignore que ces trois domaines ne sont pas encore maîtrisés en Algérie. Le syndrome de Pinocchio et expertise dans fausses nouvelles ont permis à ce mystérieux de devenir une star. Ali Hadad voulait exporter le vent et importer la poussière. La fuite de Sellal et son équipe de ce forum résume notre réussite. En conclusion : Il est urgent de retourner aux fondamentaux du métier de journalisme qui consistent à vérifier, trier et hiérarchiser l'information. La lutte contre les « fake news » est la responsabilité du ministère de l'information et tout journaliste qui respecte l'éthique de son métier et sa conscience professionnelle. Oublions l'obscurantisme médiatique de la bande de Feraoun et sa clique. Unissons-nous pour construire une Algérie nouvelle. Inutile de dire que les banditsde l'ère de Saïd sa clique disposaient de moyens colossaux (argent de l'ANEP et un arsenal de moyen d'information) pour entreprendre une campagne de désinformation visant à faire de l'Algérie une tour babélienne dans le monde. Il est temps de dénoncer les faux de la science recommandés par madame Sellal, les tartuffes qui ont fait la propagande pour fakhamatouhou, les faux moudjahidines promus sous le règne de Saïd, les faux médias de Tahkout et Haddad et les faux experts raffineurs notre brut en Italie. L'Algérie nouvelle naitra et deviendra une réalité pour nos enfants après guérison dusyndrome de Pinocchio. *Prof. en Génie des procédés et Expert en Gaz Naturel liquide |
|