Bien que plusieurs organisations estudiantines,
activant au sein du «Hirak» populaire aient annoncé
la « suspension momentanée » des marches du mardi ainsi que la suspension de
leur participation à celles des vendredis, jusqu'à nouvel ordre, certains
manifestants ont, tout de même, marché à Alger. En défiant, ainsi, le Covid-19,
un virus qui menace sérieusement notre pays et qui a mis à genoux de grandes
puissances mondiales. Cette suspension annoncée par des organisations de
différents campus universitaires, a été décidée, selon les organisations
estudiantines, suite « à l'appel lancé par des médecins qui participent au «Hirak' ». En appelant ainsi les activistes et les partisans
du ?Hirak' de « suivre la voix de la sagesse pour
l'intérêt national et la protection des manifestants contre le Coronavirus
(Covid-19)». A Alger, le Rassemblement estudiantin pour le changement (REC),
très actif, au sein du «Hirak» avait publié sur sa
page Facebook, un communiqué annonçant « la suspension temporaire de sa
participation aux marches populaire et ce, afin que le ?Hirak'
ne soit pas un facteur de propagation du virus ». Les membres actives du REC
sont descendus sur le terrain, hier matin, à la Place des Martyrs, lieu de
départ habituel des marches des mardis, pour convaincre les manifestants
d'annuler les marches et les rassemblements, et ce, jusqu'à ce que le pays ait
surmonté cette crise. Munis de masques de protection contre la propagation du
virus, les étudiants ont indiqué à travers leurs interventions que les
activistes ne vont pas abandonner totalement les rassemblements et les marches,
mais les suspendre, au nom du motif sanitaire. Et d'affirmer que « les débats
sur le «Hirak» est toujours ouvert et chaque hirakasite pourra apporter sa contribution à travers les
réseaux sociaux ». D'autres ont affirmé que «le «Hirak»
pourra bien se poursuivre par d'autres formes d'actions, par la sensibilisation
par exemple, par des actions de solidarité au profit du personnel médical ou
par des campagnes de désinfection des points sensibles contre la propagation
des virus». Mais, peine perdue, des manifestants « entêtés » se sont obstinés à
poursuivre la protestation. Ils n'étaient pas nombreux, mais leur nombre a
dépassé tout même la centaine. Ils ont ainsi fait leur itinéraire habituel en
scandant « Djibou BRI, djibou
corona! Hna manahbssouch hata takhtouna» (ramenez le BRI ramenez le corona on ne
s'arrêtera pas avant votre départ). Les manifestants ont été dispersés par la
police, près de la Clinique centrale des brûlés, à l'Avenue Pasteur. Ce qu'il
faut retenir également, le fait que parmi les manifestants, il y avait les
parents et les proches des détenus, qui craignent les conditions
d'incarcération qui peuvent exposer les personnes incarcérées à la propagation
du virus. Ils ont ainsi appelé à la libération immédiate des «détenus
politiques » et des «détenus d'opinion».