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La crise économique et financière
ressentie fortement par notre pays n'est pas derrière nous, au contraire elle
ne cesse de se creuser davantage.
Et les derniers indicateurs, notamment ceux relatifs à l'effondrement du prix du baril de pétrole laissent craindre le pire. Les petites et moyennes entreprises (PME) sont particulièrement touchées, selon ce qui ressort du communiqué de presse rendu public par le Cercle d'action et de réflexion autour de l'entreprise (CARE) et le Centre des jeunes dirigeants algériens (CJD). Ces derniers n'ont pas cessé de tirer la sonnette d'alarme, en alertant sur « la détérioration sans précédent de la situation économique qui a déjà conduit à une baisse de l'activité de 30% à 50% dans certaines filières ». Et ce, avec une faiblesse des recouvrements qui en a découlé et a mis la trésorerie des entreprises dans un état catastrophique. Sans parler des risques liés à l'aggravation de la crise qui frappe l'ensemble de l'économie nationale depuis des mois. Après avoir alerté les autorités et l'opinion publique sur cette situation inextricable, le Care et le Cjd ont formulé une série de propositions pour une meilleure sortie et une meilleure gestion de la crise. Les pertes potentielles d'emplois en 2019 ont été estimées entre 714.000 et 1.490.000, essentiellement dans le secteur privé, selon les rédacteurs du communiqué. Ils soulignent parallèlement que l'absence de statistiques économiques officielles récentes accentue le sentiment d'insécurité des opérateurs et entretient les incertitudes. Les deux organisations soutenues dans leur démarche par une dizaine d'associations et d'organisations patronales proposent la mise en place d'un moratoire fiscal et parafiscal pour les entreprises en difficulté. Ils recommandent la révision de la loi de finances 2020 en introduisant divers aménagements en faveur de l'entreprise, notamment l'abrogation de l'article 23 de l'instruction n° 74-94 du 29/11/1994 de la Banque d'Algérie, limitant les lignes de découverts bancaires à 15 jours de chiffre d'affaires du bénéficiaire. Ils suggèrent le rééchelonnement des crédits par les banques (avec obligation de paiement des intérêts), obligation pour l'Etat et les grandes Entreprises de régler les factures des PME dans un délai n'excédant pas 60 jours, voire 30 jours dans certains cas. Dans un second temps, le Care et le Cjd proposent des actions à moyen terme, avec la mise en place effective de l'activité d'Affacturage / Factoring afin de permettre aux entreprises de se financer en cédant, sans recours, leurs créances à des banques ou à des organismes spécialisés. Ainsi que la création d'un « Régime de sauvegarde des entreprises en difficulté », statut spécial à réserver aux entreprises traversant des difficultés temporaires. Le plaidoyer propose la révision du dispositif CNAC par la mise en place d'un dispositif encadré de «Chômage technique» accompagné d'un dispositif de formations qualifiantes. Et la création d'un statut d'auto-entrepreneur ou de micro-entreprise afin d'introduire une plus grande souplesse dans le marché de l'emploi et d'encourager la création de très petites entreprises formelles. A travers ce plaidoyer intitulé par ses initiateurs « Au travers du Plaidoyer », les signataires proposent d'instituer une démarche inclusive afin de mobiliser toutes les parties prenantes autour de l'objectif de Sauvegarde de l'Entreprise Algérienne. La mise en place des recommandations proposées constitue un premier pas vers la préservation des entreprises potentiellement viables, créatrices de richesses et d'emplois, et tellement vitales pour la relance et la diversification de l'économie algérienne. Ils ont rappelé que les entrepreneurs et les investisseurs n'ont cessé de multiplier les alertes et les mises en garde devant la dégradation du climat des affaires, mis à mal par une gestion bureaucratique et irrationnelle de l'économie. « Ces coups de boutoirs répétés placent aujourd'hui l'entreprise dans une situation gravissime, à telle enseigne qu'il s'agit pour elles désormais d'une question de survie », alertent les rédacteurs du communiqué. |
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