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![]() ![]() ![]() ![]() L'éducation
algérienne dans son ensemble est mise dans l'obligation de prendre ses vacances
une semaine plus tôt. Le communiqué de la Présidence ne fait pas de quartier et
exige que tous les établissements éducatifs et scolaires ferment leurs portes
pour trois semaines. Au train avec lequel se propage le coronavirus dans le
monde, il n'est pas dit que le repli ne sera pas prolongé. On remarquera que
les écoles coraniques figurent sur la liste des lieux à cloisonner, mais
curieusement les recommandations officielles émises à l'adresse des mosquées
sont d'une prudence excessive. Elles se limitent à quelques conseils chargeant
les imams d'en assumer la responsabilité.
Sujet délicat à l'évidence, il a sans doute suggéré un silence qu'imposent les sempiternelles approches politiques. Lieux par excellence de regroupement rapproché des fidèles et symbole d'un élan religieux de plus en plus affirmé, il pourrait paraître en effet blasphématoire que d'interdire à la population d'aller prier. Il est en effet plus aisé de fermer les stades qu'un lieu du culte, or il peut être prouvé qu'une mosquée est un terrain de choix pour la propagation d'un virus que plus rien n'arrête. Ecourter des prêches et insister sur les ablutions est une approche bien timide face à une catastrophe qui n'a pas encore dit son dernier mot et face à laquelle il est puéril de se contenter de prendre des gants. Au moment où La Mecque elle-même s'est barricadée, et n'affirmant en rien que le prochain grand pèlerinage sera annulé, vouloir se préserver de la colère des croyants est un manque de courage flagrant. C'est pourtant dans une situation telle celle imposée aujourd'hui par la dramatique pandémie nouvelle que les opportunités sont offertes pour que la témérité et le courage politiques se manifestent. L'angoisse générale est là. Vouloir la tempérer serait un effort stérile quand des exemples de par le monde démontrent l'inefficacité des tièdes mesures gouvernementales prises ici et là pour que l'on se rabatte ensuite sur un énorme branle-bas de combat. Devant des catastrophes énormes, l'alerte amplifiée plus qu'il ne faudrait qu'elle soit est la première des précautions. La sonner sans petits calculs politiciens est la première arme à dispenser à tous pour que chacun prenne ses devants et assume pleinement ses responsabilités. |
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