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Intervenant, hier, lors de
l'émission ?l'Invité de la rédaction' de la radio Chaîne 3, l'économiste Abdelhak Lamiri a estimé
qu'aucune réforme n'est possible en Algérie « avec les méthodes managériales en
vigueur dans les entreprises et les administrations ». Considérant que la
refonte économique doit passer, préalablement, par « une révolution managériale
» aux « standards internationaux ». L'Algérie doit « travailler très rapidement
à mettre les compétences aux standards internationaux », a-t-il
déclaré. M. Lamiri indique que la chute brutale des
prix du pétrole révèle, une nouvelle fois, la vulnérabilité de l'Economie
nationale qui dépend non seulement d'une seule ressource mais qui est aussi
suspendue à un marché imprévisible. Selon lui, les solutions jusque-là
préconisées par les pouvoirs publics, consistant à opérer par des «coupes
budgétaires» et « la rationalisation des dépenses », ne vont pas aboutir à une
réforme économique. « Les gouvernements successifs nous ont promis de
rationaliser l'utilisation des ressources et une économie diversifiée et
compétitive, mais personnes n'a su le faire parce que les fondamentaux ne sont
pas solides», souligne-t-il.
Les inévitables coupes budgétaires Cependant la chute drastique du prix du baril de pétrole, sur le marché international, avec une perte de plus de 20% de sa valeur en une seule journée, ne permet pas d'autres réactions immédiates que les réductions des importations et des dépenses. C'est ce qui a été décidé, lors la réunion de mardi dernier, à la présidence de la République, consacrée à la situation économique, sous la présidence de Abdelmadjid Tebboune. La « réunion de travail a été consacrée à l'évaluation de la situation économique, au lendemain de la chute drastique du prix du baril de pétrole sur le marché international, sous le double effet du ralentissement de l'Economie mondiale, comme conséquence de la propagation du Coronavirus et de la décision unilatérale prise par certains pays membres de l'OPEP de vendre leur production de brut avec des rabais particulièrement agressifs », indique un communiqué de la présidence. Abdelmadjid Tebboune a instruit les membres du gouvernement présents à prendre « toutes les dispositions qui s'imposent pour juguler les effets de cette conjoncture adverse sur l'Economie nationale mais aussi pour que le citoyen ne soit en aucun cas touché ni dans son revenu, ni dans son quotidien ». Le ministre des Finances est appelé à présenter dans les plus brefs délais une «première loi de Finances complémentaire» pour «y inclure des mesures à même de contrer les effets financiers générés par la crise actuelle et recouvrer les recettes fiscales et douanières non perçues». «Il a été chargé d'accélérer le processus de création de banques privées islamiques et autres». Tebboune a, cependant, exclu «le recours à l'endettement et au financement non conventionnel ». Gestion «intelligente» des importations Lors de cette réunion, « des instructions ont été données au ministre du Commerce pour une gestion intelligente des importations sans que le citoyen ou l'Economie nationale ne soient privés de quoi que ce soit, sachant que l'Etat dispose de moyens suffisants pour les années 2020 et 2021 pour ne pas subir des pénuries d'intrants industriels ou de produits nécessaires à la vie du citoyen ». Le ministre de l'Agriculture a été instruit pour « augmenter la production nationale afin de réduire d'au moins 50% l'importation de produits de consommation humaine et animale, notamment le maïs et les viandes rouges. Le Gouverneur de la Banque centrale a été instruit pour accompagner ce mouvement de relance de l'activité économique, de même qu'il lui a été ordonné, sous l'autorité du Premier ministre et en consultation avec le ministre des Finances, de verser à la réserve légale en or toutes les saisies douanières ainsi que le Fonds de Solidarité nationale qui étaient gelés depuis plusieurs décennies à des niveaux qui ne leur permettaient pas de servir de garantie. De même, il a été chargé de veiller au remboursement des prêts accordés par les banques dans le cadre d'investissements privés. |
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