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L'ambassadrice de Turquie en Algérie, Mahinur Ozdemir, s'est dit très
favorable pour une meilleure coopération entre les femmes turques et
algériennes «pour qu'elles ne vivent pas cloisonnées, mais pour qu'elles
puissent mener des projets en commun en faveur des deux pays et des droits des
femmes». Intervenant avant-hier lors d'une rencontre organisée, à l'occasion du
8 mars, par Turkinvest ayant regroupé différentes
associations féminines du secteur médical avec des spécialistes de Liv Hôpital,
à Alger, l'ambassadrice a évoqué la similitude qui existe entre les femmes
algériennes et turques. En précisant que les deux pourront vraiment contribuer
à une meilleure contribution à la faveur des relations entre les deux pays qui
sont déjà «excellentes».
Aujourd'hui on parle encore des droits des femmes, parce qu'il y a encore des femmes qui sont victimes d'inégalité sociale, culturelle et économique. «La femme subit également des inégalités dans son propre foyer», regrette-t-elle. Pour l'ambassadrice, «aujourd'hui encore, la femme milite pour une meilleure émancipation et l'égalité ». La diplomate s'est dit avoir une pensée particulière pour «les femmes migrantes». Ces dernières, explique-t-elle, vivent souvent dans des pays étrangers dans des «conditions très difficiles». Elle a également évoqué le problème de la légalité salariale, où les femmes arrivent à obtenir un certain poste, mais à poste égal, elle touche beaucoup moins qu'un homme. Elle précise que cette inégalité salariale est beaucoup plus importante en Europe qu'en Turquie et en Algérie. Mme Mahinur Ozdemir a affirmé en outre que certaines femmes n'arrivent pas à accéder à certains postes, parce qu'elles ont trop de tâches ménagères, «parce qu'elles sont des femmes, elles doivent s'occuper deux fois plus de leurs enfants ou de leur vie familiale». L'ambassadrice s'est dit également apprécier le courage et la persévérance de la femme algérienne. «Ce sont des femmes qui ne sont pas confinées dans leur maison, mais des femmes combattantes qui ont même participé activement dans la libération de leur pays». Et d'ajouter: «Beaucoup de femmes algériennes sont émancipées, des travailleuses, avec un niveau d'instruction assez élevé comparativement à certains pays». En ce qui concerne l'accès des femmes aux postes de responsabilité, l'ambassadrice a évoqué sa propre expérience qui n'était pas si facile. «Dans ma vie antérieure, j'étais parlementaire à Bruxelles, avant d'être diplomate en Algérie. J'ai rencontré énormément de difficultés parce que j'étais déjà jeune, parce que j'étais aussi une femme, une étrangère, et je portais le foulard. Même la jeunesse peut parfois être un frein pour une femme». Et de s'interroger: «Pourquoi ce type de questions sont posées exclusivement aux femmes, pourquoi on ne pose pas ces questions aux hommes ?». «Espérons qu'arrivera un jour où toutes les femmes vivront avec dignité sur la base d'une justice sociale et inchallah, un jour, nous pourrons nous-mêmes nous féliciter de ne plus avoir besoin d'une journée des droits des femmes, le jour où les femmes vivront dans des meilleures conditions». «Nous devons toutes faire face à ces inégalités, car nous occupons tout simplement la moitié de la terre, nous avons bel et bien notre place», conclut-elle. |
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