Les entreprises activant dans le secteur
BTPH plaident en faveur d'une amnistie fiscale et parafiscale pour l'année 2019
dans leur secteur miné selon eux par une forte baisse de leur activité au cours
de l'année écoulée, a indiqué hier à Alger le président de l'Association
générale des entrepreneurs algériens (AGEA), Mouloud Kheloufi.
Lors d'une conférence de presse, M. Kheloufi a
sollicité le soutien du gouvernement pour assurer la pérennité des entreprises
du BTPH, affirmant que «l'année 2019 a constitué une année blanche pour ces
entreprises». «Nous avons demandé une amnistie générale pour l'année 2019
concernant les charges sociales, fiscales et parafiscales. L'Etat doit faire un
effort en faveur des entreprises de réalisation», a-t-il
estimé. Selon le président de l'AGEA, beaucoup de ces entreprises «ont mis la
clé sous la porte». Les fabricants de matériaux de construction ont eux connu une baisse importante de leur activité, a-t-il noté. Le même responsable a soutenu que 20.000 à
25.000 entreprises du secteur sont à l'arrêt technique. De plus, 150.000 à
200.000 salariés seraient actuellement au chômage technique sur 1,3 millions
qu'emploie le secteur. Pour faire face à cette situation, il a fait savoir que
son association professionnelle a également sollicité «une bipartite ou une
tripartite d'urgence pour le règlement des problématiques du secteur». De plus,
selon M. Kheloufi, «l'AGEA a soumis des
recommandations de sortie de crise au Premier ministre». Il a plaidé dans ce
cadre, pour la mise en place d'un comité de suivi des résolutions émanant de
cette bipartite ou tripartie pour rendre compte mensuellement de l'état
d'exécution des résolutions édictées.
Parmi ces propositions, l'AGEA propose
d'annuler la short-list des entreprises accédant aux
projets via le gré à gré et de revenir au code des marchés publics avec la
préférence de 25 % des entreprises nationales qu'elles soient publiques ou
privées. Autre proposition de l'AGEA, la dépénalisation fiscale et parafiscale
des entreprises du secteur BTPH pour faire face à «la conjoncture actuelle du
pays». Il s'agit également pour l'association de réviser le cahier des charges
relatif à la promotion immobilière et d'encourager les entreprises nationales à
construire des habitations destinées à 50% à la location et à 50 % à la vente.
Par ailleurs, il a relevé l'intérêt pour les entreprises du secteur d'avoir une
vision claire du programme quinquennal du gouvernement en matière de
réalisations, notamment au niveau des logements sociaux. M. Kheloufi
a également appelé à libérer les initiatives notamment par l'octroi d'assiettes
foncières au niveau local aux promoteurs immobiliers afin de diminuer la
dépendance de ceux-ci par rapport à la demande publique. « Actuellement, sans
demande publique nos entreprises ne travaillent pas. Ceci impacte également les
fabricants qui ne peuvent pas commercialiser leur production», a-t-il regretté.