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Des activistes au sein du
mouvement populaire ont lancé le «Front pacifique du Hirak
populaire» et adopté une «plateforme de la construction démocratique négociée».
La rencontre s'est déroulée samedi à Alger. Une «initiative destinée à
accompagner la révolution et non pas à la représenter», précise-t-on. «Nous
faisons partie du Hirak, mais nous ne parlons pas en
son nom», affirment les organisateurs. La rencontre a regroupé plusieurs
militants et activistes de la société civile, comme Sadek
Dziri et Lyes Merabet,
ainsi que des universitaires, comme Sofiane Sekhri, Abdelhak Bensaadi, Youcef Hantabli, mais également des étudiants venus de plusieurs
wilayas. Ont également répondu à l'invitation des organisateurs des enseignants
et chercheurs universitaires comme Fatma-Zohra Kabour
et Chérif Dris.
Interrogé sur la participation à cette rencontre de Mohamed Laagab, chargé de mission auprès de la présidence de la République, Lyes Merabet a dénoncé le «montage fait par la chaîne El Bilad». «Non, M. Laagab, ni aucune personnalité officielle n'était présente à la rencontre», a-t-il précisé. La rencontre a permis de discuter et d'adopter la plateforme dite de la «construction démocratique négociée» décrite comme : «une feuille de route pratique et objective qui trace la voie d'une construction démocratique négociée, capable de concrétiser le changement souhaité et traduire sur le terrain les aspirations du peuple algérien dans le cadre d'une refonte globale et irréversible». La plateforme «est basée sur la négociation en tant que concept qui, contrairement au dialogue, propose un mécanisme de changement dont les résultats sont exécutoires et non consultatifs». Elle vise l' «instauration d'un changement radical du système avec la préservation de l'Etat algérien», rejette «tous les discours et les comportements qui prônent la haine et la discrimination», et en faveur de la «préservation du caractère pacifique et civilisé de cette révolution». Le document estime nécessaire «d'écarter, dans la réalisation du projet démocratique national, tous les symboles de l'ancien régime impliqués dans la genèse de la situation de crise politique majeure que vit le pays». Dissolution de l'APN et des assemblées locales Concernant les «conditions de la négociation», le document prône de libérer «les détenus et activistes du Hirak», «mettre fin aux pratiques de harcèlement et aux menaces contre les activistes du Hirak», «assurer la sécurité des citoyens lors des marches populaires pacifiques et garantir le droit de réunion à tous les acteurs de la société civile», «ouvrir le champ médiatique et le libérer des lobbies de la mafia politico-financière». Le document revendique la «révision approfondie de la loi électorale sous la supervision d'un comité «technico-politique» indépendant de toute tendance partisane ou idéologique», la mise en place une «nouvelle instance chargée de l'organisation des élections (...) formée d'une composante humaine élue et crédible», mais également la «dissolution de l'Assemblée populaire nationale et l'organisation de nouvelles élections législatives transparentes anticipées». Pour la plateforme, il est nécessaire «d'engager une profonde révision de la Constitution à l'objectif de consacrer le principe de la séparation des pouvoirs (...) réduire le champs de l'autorité du président et renforcer les pouvoirs du chef du gouvernement et du président du Parlement tout en optant pour un Parlement à chambre unique pour un système semi-présidentiel clairement défini, sans toucher aux articles relatifs aux piliers fondateurs de l'Etat et des constantes de l'identité nationale». Le projet «d'amendement constitutionnel» doit être «soumis au vote d'un Parlement légitime élu par le peuple, avant de le proposer à un référendum populaire», précise-t-on dans le document qui préconise également la «dissolution des assemblées élues locales (APC/APW) et l'organisation de nouvelles élections locales libres et transparentes garantissant la voix et le choix des citoyens». Enfin, la «plateforme de la construction démocratique négociée» juge nécessaire de «parachever le processus de la transition et de construction démocratique par la tenue d'élections présidentielles». |
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