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Le ministre de la communication
et porte-parole du gouvernement, Amar Belhimer, a
indiqué hier qu'un dispositif relatif à la récupération des fonds détournés à
l'étranger allait être mis en place sous la tutelle du ministère de la justice.
«La récupération de l'argent détourné et dilapidé sera engagée d'une manière résolue et réfléchie», a précisé M. Belhimer sur les ondes de la radio nationale». En réponse à une question sur les moyens de restituer une partie des capitaux détournés à l'étranger, il a avancé qu'un «dispositif sera mis en place sous l'autorité active du ministère de la Justice», tout en reconnaissant «qu'il sera difficile de récupérer l'essentiel de cet argent». Il a dans ce sens rappelé que l'opération de recouvrement des biens détournés obéissait à la convention des Nations Unies portant sur la lutte contre la corruption, ratifiée en 2005. Cependant, souligne M. Belhimer, le niveau d'application de cette résolution diffère d'un pays à un autre: il y a, d'une part, des pays comme les Etats-Unis, l'Angleterre et l'Allemagne qui sont généralement prêts à coopérer pour la restitution des fonds détournés, et, d'autre part, des pays comme la France, où atterrit, selon lui, l'essentiel des fonds algériens, qui se montrent «plus permissifs» envers ces fonds. La loi française, par exemple, «évoque la possibilité de récupérer les capitaux détournés, pas pour les restituer aux pays d'origine, mais pour les verser dans le trésor public français ou dans un fonds destiné à financer l'Agence de coopération et d'aide au développement», soutient encore M. Belhimer. Le ministre a, par ailleurs, évoqué les objectifs fixés par le gouvernement pour réussir le renouveau économique et social, basé sur les activités à forte intensité d'emploi, la promotion des ressources locales naturelles et humaines avec une réforme profonde du climat des affaires et une lutte contre le «lobby de l'importation» pour «en finir avec le système rentier, l'informel et la bureaucratie». Il a particulièrement pointé du doigt l'instabilité législative ayant impacté la sphère économique durant les années précédentes, avec un code des marchés publics qui changeait tous les six mois. Le plan d'action du gouvernement est justement venu «pour sortir de ce champs de mines et de ruines», soutient le ministre. En réponse à une question sur le financement des programmes inscrits dans ce plan, il a assuré que le Gouvernement n'allait pas puiser massivement dans les réserves de change pour ce faire. «Si vous êtes un rentier, vous aller dire j'ai encore une marge de deux ans pour financer les différents projets mais ce n'est pas l'intention du gouvernement», a-t-il dit. Evoquant la réunion gouvernement-walis, le porte parole du gouvernement a salué le «très grand chantier» lancé dans cette réunion, impliquant trois grands chapitres, à savoir la réforme financière, le renouveau économique et la lutte contre le chômage, avec une refonte accélérée des systèmes fiscal, financier, budgétaire et bancaire. «Il faut prendre le taureau par les cornes pour une bancarisation accélérée et massive afin absorber la liquidité qui se trouve sur le marché informel», a-t-il recommandé. Il a également souligné la nécessité de revoir le système national des statistiques et de la prospective en soutenant qu'il était «inconcevable de faire des projections valables avec des statistiques vielles». |
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