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Elle
est une personnalité morale patriote, consciente de son rôle social et
sociétal, 7 PDG sont passés entre 1963 et 2001 et ont réussi parfaitement à l'adapter
en conciliant ses objectifs politiques avec ses engagements économiques avec
ses partenaires. Entre 1990 et 1995, il y a quelques divergences d'ordre
stratégique avec feu Abdelhak Bouhafs,
de suite remise à l'ordre par le président Liamine Zeroual pour rappeler que
cette entreprise est une entité qui appartient à l'Etat et devra lui venir en
aide à chaque fois qu'il en est besoin. A cette époque rappelons-le, l'Algérie
était sous perfusion dans l'hôpital du Fond Monétaire International (FMI) en pleine
application de ses conditionnalités, des milliers de travailleurs du secteur du
bâtiment ont été dehors pour réclamer leurs salaires, l'Etat a jugé que le
mastodonte doit jouer son rôle et mettre la main dans la poche pour lui venir
en aide afin d'éviter un chaos qui menacerait l'unité nationale. Depuis, leçon
tirée de cet événement, le patriote Zeroual, sur recommandation du feu Abdelhak Benhamouda l'a érigé en
groupe puissant inaliénable, incessible, insaisissable, société par actions
(SPA), certes mais elles sont toutes détenues par l'Etat, qui en a la charge
par le biais d'un Conseil National de l'Energie (CNE) qui lui définit les axes
stratégiques. C'est malheureusement à partir de l'élection de Bouteflika en
Avril 2019 que son affaiblissement devait commencer. Contrairement à ce qui est
dit ici et là, Chakib Khelil n'est pas venu dans les
bagages de Bouteflika lors de son premier voyage aux Etats Unis en juillet 2001
mais il pourrait en être l'artisan puisqu'il a été désigné son conseiller très
proche à l'énergie avant de prendre en charge le secteur dans sa totalité. Il
faisait partie de ce que les medias ont préféré appeler carrément « les hommes
du président » Après les élections du troisième mandat de Bouteflika, il est
devenu encombrant pour son ami d'enfance il quitte le poste de ministre de
l'énergie et des mines mais garde son influence soit à travers le président
lui-même soit son frère Said pour être derrière
toutes les nominations des ministres qui lui sont succédés et les PDG de Sonatrach jusqu'à la démission de son ami en avril 2019.
Cependant, la période 2014- 2017 lui a échappé par la perturbation du dossier
corruption qu'il a eu avec le tribunal de Milan et le mandat de recherche lancé
contre lui par la justice algérienne. C'est durant les deux dernières années de
cette période que Sonatrach a soufflé pour reprendre
son rythme de développement. Après un intérim de l'année 2014 confié au vice président amont, le mastodonte a réussi en mai 2015 de
promouvoir à l'interne une équipe jeune sous la direction d'un polytechnicien
ayant fait son doctorat en France et très imprégné de la situation de Sonatrach pour la redresser en si peu de temps.
1- Pourquoi Ould Kaddour a crée cette structure business et marketing Fidele à la ligne de son sponsor Chakib, il affiche clairement son intention d'internationaliser Sonatrach non seulement dans la commercialisation et la prise de participation dans le domaine qui est le sien c'est-à-dire son métier de base. Ainsi en prenant la parole par excès, a surpris plus qu'un par sa sortie lors de la présentation de ce qu'il a appelé « stratégie SH2030 » devant les cadres et les travailleurs de l'aval pétrolier au siège de Sonatrach LRP (liquéfaction-raffinage-pétrochimie) en invitant bien entendu et comme le faisait son ami Chakib Khelil les «experts» qu'ils lui sont favorables et qui bénissent voire valident sa démarche. En effet, à peine un peu plus d'une année depuis qu'il a pris les rênes de Sonatrach, il a pris la décision de l'orienter « business ». «Nous sommes une entreprise business-oriented, nous faisons des affaires, la stratégie financière est très importante», dira t-il. Or, faire des affaires, cela suppose anticiper des risques pour lesquelles le mastodonte n'est pas encore prêt de part son organisation, ses objectifs et surtout sa phase de développement. En effet, ce dernier est caractérisé par une très forte bureaucratie qui, au stade actuel, ne lui permet pas une perspective claire pour une telle aventure financière. Sonatrach pourra le tenter s'il elle n'avait pas de responsabilité sociale beaucoup plus importante que celle de son profit vis-à-vis de la nation algérienne. C'est d'autant plus important que le paysage économique mondial a fortement évolué depuis la crise de 2008. L'horizon du business est très sombre et les opportunités qui s'offrent aux affaires restent l'apanage des dinosaures comme les multinationales pétrolières qui attirent des novices comme les ambitieux managers dans leurs souricières. Les exemples de la vente de la raffinerie d'Augusta par ExxonMobil, l'association très inutile de Total et sa consœur Repsol sur le bloc 238 de Tin Foué Tabenkort pour ne citer que ceux-là restent édifiants et l'avenir nous le dira. Sonatrach, pour faire des affaires, il faudrait d'abord qu'elle se débarrasse de son côté social qu'il lui collera à la peau jusqu'au décollage effectif de l'économie du pays pour lequel elle acte, qu'elle ouvre son capital sans conséquence pour la société, qu'elle maîtrise ses coûts soit en augmentant sa productivité soit en compressant son effectif, ce qui paraît au stade actuel pratiquement impossible sous peine de tout chambouler. Maintenant sur le plan statutaire, tout porte à croire que certains PDG outrepassent leurs prérogatives en déviant Sonatrach de sa mission publique. Sonatrach n'est pas Aramco qui appartient à la maison royale mais à l'Etat qui détient l'ensemble de ses actions. Son PDG est nommé par décret du président investi par le peuple uniquement pour assurer l'administration, la gestion et la guider vers la direction et l'orientation que lui indique son propriétaire. (Article 11-1 du statut de Sonatrach). Il est donc responsable du fonctionnement général de la société et surtout il participe seulement à l'assemblée générale peut-être même sans lever le doigt mais prendre part seulement. Cette assemblée générale par contre dispose du pouvoir d'une réorientation et notamment de prise de participation des sociétés en Algérie et l'étranger dans un cadre réglementaire. Ces organes qui régissent Sonatrach à savoir l'assemblée générale, le conseil d'administration, se sont- ils réunis pour la décharger de sa casquette sociale pour la réorienter business ? 2- Augusta est la conséquence de cet empressement vers le business Après la rumeur qui se confirme de jour en jour sur un transfert d'argent de Sonatrach Petroleum Corporation (SPC), la filiale du mastodonte à Londres pour compléter le prix de son achat, évalué en définitif à plus de 2,2 milliards de dollars, voila que l'Economiste Maghrébin dans sa livraison du 23 décembre dernier nous apprend (01) maintenant que l'entreprise a été obligée de contracter des prêts faire fonctionner la filiale et, partant continuer à alimenter les frais d'Augusta qui est devenu un vrai gouffre financier. L'article cite Arab Petroleum Investments Corporation (ARICORP) qui vient d'octroyer un prêt de 250 millions de dollars à Sonatrach Petroleum Investment Corporation (SPIC). Cette institution financière précise que cette filiale de géant pétrolier Algérien utilisera cet emprunt pour financer la maintenance de la raffinerie sicilienne d'Augusta qu'elle vient d'acquérir et de payer au même temps l'achat du brut à Saudi Aramco comme matière première pour la faire fonctionner. ARICORP interprète son action comme un encouragement de Sonatrach pour « diversifier » sa base industrielle et « assurer un approvisionnement régulier de la raffinerie en pétrole Saoudien brut ». Il s'agit pour cet organisme financier « d'étendre sa présence géographique.» Or, l'objectif de l'achat de cette raffinerie en Italie était nous avait ?on dit à l'époque qu'il venait en appoint au raffineries algériennes pour faire face à la consommation nationale en produits pétroliers notamment l'essence et le diesel dont l'Algérie importe pour y faire face. Le détail tel qu'il est livré par ce bailleur de fond consiste en un préfinancement bilatéral de 100 millions de dollars pour l'entretien « immédiat » du complexe Sonatrach dit Raffinerie Italiana en Sicile Italie. Quant à la deuxième partie sous la forme d'une lettre de crédit « syndiquée » de 150 millions de dollars réservée à l'approvisionnement de ce complexe en matière première lorsqu'il sera fonctionnel, peut être d'ici quelques années. Le directeur de cet organisme financier n'a pas caché l'objectif de ce financement qui est celui de voir Sonatrach poursuivre sa diversification et surtout son « expansion géographique par d'autres acquisition à l'étranger » de l'autre côté le directeur général de la SPIC confirme selon lui « la stratégie de Sonatrach de s'installer en recherchant les opportunités dans le « raffinage à l'international » le liant curieusement pour « pallier au déséquilibre dans les réserves pétrolières » Est-ce réellement ce que vise la stratégie de l'aval pétrolier dont le trésor à mis toutes ses trippes pour réhabiliter les raffineries en Algérie ? * Consultant, Economiste Pétrolier Renvoi (01)https://www.leconomistemaghrebin. com/2019/12/23/onatrach-petroleum-investment-corporation-obtient-deux-prets-250m/ |
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