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Le Premier ministre,
Abdelaziz Djerad, a présenté hier devant l'Assemblée populaire
nationale (APN) les grandes lignes du plan de son gouvernement.
Le projet de plan d'action du gouvernement pour la mise en œuvre du programme du président de la République s'articule autour de cinq chapitres dont le premier est axé sur un nombre de lignes directrices, en l'occurrence la refonte du dispositif législatif d'organisation des élections, la moralisation de la vie publique, la refonte de l'organisation et des modes de gestion de l'Etat et de ses démembrements et un exercice «plein» des droits et libertés. Le second chapitre traite de la réforme financière et du renouveau économique. Il y est notamment question de la refonte du système fiscal, de l'instauration de nouvelles règles de gouvernance budgétaire, de modernisation du système bancaire et financier et de développement de l'information statistique économique et sociale et de la fonction prospective. Le troisième chapitre est consacré, quant à lui, au développement humain et à la politique sociale. Le quatrième chapitre porte sur la politique étrangère devant être «dynamique et proactive», alors que le cinquième est dédié au renforcement de la sécurité et la défense nationale. Dans le préambule, le gouvernement souligne qu'il entend relever les défis que traduit parfaitement la vision globale du président de la République, «vision nourrie des réalités politiques, économiques et sociales et inspirée des attentes exprimées, de manière claire et déterminée, par les citoyens et citoyennes». Abdelaziz Djerad a affirmé en effet que le gouvernement œuvrait à contribuer «efficacement» à l'édification d'une nouvelle Algérie à travers un pacte nouveau englobant l'ensemble des aspects de la gouvernance politique, économique et sociale. «Le gouvernement, sous la direction du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, œuvre à contribuer de manière efficace à la construction d'un nouveau pacte pour une nouvelle Algérie qui englobera l'ensemble des aspects de la gouvernance politique, économique et sociale, avec l'objectif de recouvrer la confiance de notre peuple en ses gouvernants et en ses institutions». A cet égard, le Premier ministre a souligné que «le rétablissement et le renforcement de la confiance entre le peuple et ses dirigeants passent par une démocratie basée sur les principes de l'alternance au pouvoir, le respect des libertés individuelles et collectives, la justice sociale et la consolidation de l'Etat de droit». Dans le même contexte, il a affirmé que le gouvernement aspire à une «société dans laquelle il n'y aura pas de place pour les différences entre les Algériens, et ce quel que soit leur niveau social», ce qui permettra de «garantir à tout un chacun l'égalité des chances, dans le cadre d'un système démocratique consacrant l'indépendance de la justice et la légitimité des institutions». Il a ajouté que le gouvernement s'attellera à «assainir l'héritage désastreux» de la gouvernance des années précédentes par la «mise en place de nouvelles pratiques ouvrant la voie à un changement politique et économique auquel aspire le peuple algérien». Le Premier ministre a souligné, à cet effet, que le «nouveau pacte» sera concrétisé à travers «le triptyque développement humain, transition énergétique et économie de la connaissance et numérique». En finir avec la gestion catastrophique des affaires de l'Etat M. Djerad a relevé que l'Algérie a connu, au cours de ces dernières années, «une gestion catastrophique de l'Etat ainsi que des pratiques autoritaires ayant mené au pillage et à la dilapidation des richesses du pays et à la destruction systématique de ses institutions et de son économie dans le but d'accaparer ses biens». Il a précisé que ces pratiques ont entraîné «la marginalisation des compétences nationales, sincères et honnêtes, déstabilisant ainsi les fondements même de l'Etat et menaçant l'unité du peuple». Le Premier ministre a affirmé que cette «réalité amère» avait incité les Algériens, toutes franges confondues, à sortir le 22 février 2019 pour «condamner et rejeter cette tentative d'affaiblir notre pays» et faire en sorte, par-là même, que «cette situation ne se reproduise plus». Evoquant la crise économique, le Premier ministre Abdelaziz Djerad a affirmé que grâce à son programme qui repose sur celui du président de la République, le gouvernement est capable de dépasser la situation économique et financière «difficile» de l'Algérie. «Le gouvernement saura faire face, avec responsabilité et constance, à la situation difficile et délicate que connaît le pays au plan socio-économique», a déclaré M Djerad. Pour atteindre cet objectif, le gouvernement s'emploiera à «l'élimination des dérives ayant marqué la gestion des affaires publiques de l'Etat et des incidences négatives des forces inconstitutionnelles sur la décision politique et économique du pays», a-t-il soutenu. En termes de chiffres, le Premier ministre a fait savoir que la situation financière du pays demeurait «fragile» et tributaire des fluctuations du marché mondial des hydrocarbures, citant «l'aggravation du déficit budgétaire en 2019, la hausse du déficit de la balance commerciale à 10 mds USD fin 2019, le recul des réserves de change de plus de 17 mds USD et la hausse de la dette publique intérieure qui a atteint 45% du PIB contre 26% en 2017", en sus de «l'incidence financière importante résultant des décisions et engagements pris en 2019, qui s'élève à 1.000 mds de DA, en l'absence des financements nécessaires à leur couverture». Le Premier ministre a annoncé par ailleurs que le gouvernement s'orientait vers l'élaboration d'un projet de loi de finances complémentaire (PLFC) 2020 en vue d'annuler «des dispositions fiscales injustes» contenues dans la loi de finances (LF) 2020. «J'ai proposé au président de la République la préparation d'un projet de loi de finances complémentaire en vue de traiter les dysfonctionnements contenus dans la LF 2020", a déclaré le Premier ministre. Il a expliqué, dans ce cadre, qu'en vertu de ce PLFC, «des dispositions fiscales injustes envers les salariés exerçant au Sud et certaines professions libérales seront annulées». Des dispositions qui, a-t-il dit, tendaient «à semer la confusion». |
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