D'aucuns
diront que ce n'est pas une coïncidence. Sous la houlette de Madoui, l'ESS végétait dans les profondeurs du tableau,
soulevant moult critiques. Nous avions signalé en ce temps-là la morosité et le
faible rendement d'une équipe qui avait perdu ses repères. Or, depuis la prise
de fonction de Nabil Kouki, les bons résultats sont
revenus. Il faudrait croire que le coach tunisien, après avoir établi un état
des lieux, a remis l'équipe sur la bonne voie. D'abord en soignant la condition
physique, ensuite en s'appuyant sur ce qui a été, demeure et sera le fondement
d'un football efficace, c'est-à-dire le jeu collectif, qui, bon an mal an, n'a
jamais trop déserté la bâtisse de l'Entente. D'ailleurs, les anciens se
souviennent toujours du fameux «second souffle» de l'ESS des années fastes. Il
est certain que le coach tunisien a perçu les intéressantes potentialités de
son effectif, qu'il a sans doute améliorées lors du stage effectué en Espagne
où son équipe a tenu tête à deux adversaires de valeur. Il apparaît que ces
prestations ont ôté les derniers doutes dans l'esprit du technicien tunisien,
estimant qu'en dépit d'une phase aller clôturée par un bilan très loin des
espérances avec sept défaites, deux nuls pour six victoires, son équipe avait
les moyens de réagir et de revoir ses ambitions à la hausse. C'est à partir de
la 13e journée (le 7 décembre dernier) que la bonne série a débuté. Tour à
tour, l'ASAM (4-0), le MCA (1-2), la JSS (2-0) et l'USMA (3-1) ont fait les
frais de ce renouveau édifiant avec 11 buts marqués pour 2 encaissés. Ces chiffres
sont éloquents et prouvent que l'Entente, malgré le retard, peut fort bien
terminer son parcours sur le podium malgré la rude concurrence de plusieurs
rivaux. Afin d'avoir une idée précise sur le réel niveau actuel de l'ESS, nous
avons attendu de la voir hors de son stade. Et quoi de mieux que ce test
grandeur nature face à un MCO remis en confiance par sa victoire à Sidi Bel-Abbès ? Il faut dire que le penalty injustifié accordé aux Sétifiens a faussé les calculs de poulains de Mecheri. En l'occurrence, le gardien Litim
endosse une part de responsabilité pour avoir tenté de s'opposer à l'attaquant Ghacha sur une action anodine. Mais, sur le contenu du
match et leur façon de gérer cette périlleuse sortie, les gars d'Aïn Fouara semblent de taille à
terminer leur parcours dans le peloton de tête, dans la mesure où les autres
formations du haut de tableau ne brillent pas par leur constance. Face à un Mouloudia d'Oran qui a tout fait pour engranger les trois
points de la victoire, l'Entente a imposé son rythme. Au vu de leur moyenne
d'âge, et sous la houlette d'un entraineur maitrisant bien les tactiques à
mettre en place selon le lieu et l'adversaire, les Sétifiens
sont appelés à progresser et, s'ils maintiennent cette cadence, ils pourraient
en surprendre plus d'un. Quoi qu'il en soit, rien n'est écarté dans la mesure
où ils recevront au stade du 8-Mai 1945 les prétendants au titre tels le CRB,
la JSK, le MCA, et le CSC, tandis qu'ils auront à bien gérer à l'extérieur
leurs rencontres, principalement face à l'ASAM et la JSS. Or, après leurs
démonstrations à domicile, on ne voit pas qui pourraient être intraitables. Le
coach a déclaré récemment : «Avant tout, il faudra faire le plein à domicile. »
Le défi est lancé et la seconde phase du championnat devrait être animée. S'il ya un bémol à signaler, il concerne le poste de gardien de
but où Khadairia, avec ses hésitations dans ses
sorties et ses prises de balle défectueuses, ne donne pas de garantie. Il
s'agit donc du seul souci pour l'entraineur tunisien, satisfait malgré tout de
son équipe, et qui a reconnu avoir affronté « une bonne équipe technique face à
laquelle nous avons éprouvé des difficultés, notamment sur le plan physique. » Voila un avis qui servira d'encouragement à des Mouloudéens capables d'obtenir de bien meilleurs résultats
s'ils parviennent à régler leur problème d'efficacité en attaque.