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Les conteneurs de kits SKD/CKD
bloqués depuis plusieurs mois, dans les ports, seront prochainement libérés à
titre exceptionnel. C'est ce qui a été annoncé, mardi soir, lors d'une émission
télévisée sur la Chaîne nationale, par le ministre de l'Industrie et des Mines,
Farhat Ait Ali, qui a toutefois précisé qu'il s'agit
d'une concession «ultime» du gouvernement pour des raisons économiques.
De ce fait, aucune opération d'importation des kits SKD/CKS ne sera autorisée à l'avenir et les opérateurs économiques concernés devront attendre la promulgation de nouveaux textes réglementaires portant sur les conditions et les modalités d'importation de ces kits. Le ministre a aussi révélé qu'une commission ad hoc a été chargée de superviser l'opération de déblocage des conteneurs des kits et les procédures devront durer en moyenne 20 jours. Il a également souligné que cette opération était devenue nécessaire vu que les conteneurs sont devenus une source d'encombrement pour les ports commerciaux d'Alger, Jijel, Annaba, Mostaganem et Skikda. L'autre raison qui a poussé le gouvernement à faire marche-arrière est le fait que de grandes sommes ont été déboursées par les banques publiques pour l'achat de ces conteneurs de kits CKD/SKD. Le gouvernement avait instruit les Douanes algériennes, en juillet 2019, de bloquer tous les conteneurs des kits CKD/SKD destinés au montage des véhicules légers et lourds. Ainsi 1.200 conteneurs de kits SKD destinés au montage automobile de l'usine des mini-trucks de marque Cherry, des bus de marque Higer et des camions de marque Shacman, appartenant à l'homme d'affaires Ahmed Mazouz, placé sous mandat de dépôt et incarcéré à la prison d'El-Harrach, avaient été bloqués provoquant l'arrêt de l'usine de Setif. Les Douanes ont aussi bloqué 582 conteneurs de kits SKD, d'un montant global de 38,24 millions de dollars, au port de Mostaganem, à l'usine Tahkout Manufacturing Company (TMC) de Tiaret. Le blocage des conteneurs de kits CKD/SKD a causé le ralentissement de l'activité dans certaines usines de montage de véhicules, à l'exemple de Renault, alors que dans d'autres usines le personnel a été contraint au chômage technique. Le ministre de l'Industrie et des Mines a également saisi son passage à la télévision publique pour dénoncer la privatisation «désastreuse» des sociétés publiques menée par les gouvernements précédents. Il a estimé que les sociétés publiques ont été bradées au dinar symbolique. Il a affirmé que ce bradage des sociétés publiques n'a suivi aucun principe économique tout en ajoutant que son gouvernement ne va pas faire la même erreur avec la Société nationale des industries électromagnétiques ENIEM qui souffre de graves difficultés financières. Le ministre a révélé que l'«ENIEM sera soutenue par un prêt financier, et même si cela ne réussit pas, nous ne permettrons pas sa privatisation de la même manière désastreuse». Le ministre a toutefois ajouté que son gouvernement n'est pas contre la privatisation qui garantit la vente de l'entreprise publique à sa véritable valeur marchande et garantit que la plupart des travailleurs restent en poste ou rémunérés. Il est à noter qu'un premier crédit de 1,1 milliard de DA a été débloqué au profit de l'Entreprise nationale des industries de l'électroménager (ENIEM) de Tizi-Ouzou, en situation d'arrêt technique de ses activités à partir de ce 2 février, suite à des contraintes financières. Ce crédit devra permettre à cette société publique de couvrir ses besoins urgents d'approvisionnement en matière première. Un deuxième crédit d'un montant de 1,5 à 2 milliards de DA sera débloqué par les banques pour soutenir cette société en faillite. |
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