Le
phénomène prend de plus en plus de l'ampleur. Le squat des immeubles en ruine
et les extensions illicites dans le quartier de Sidi El-Houari avancent à un
rythme inquiétant, selon des sources de l'APC. Des familles se sentant lésées
dans les opérations de relogement effectuées chaque fois par les autorités
locales poussent certains mal-logés à des pratiques considérées suicidaires
pour leur vie. Entre le 27 janvier et le 3 février, les services de l'APC
accompagnés des services de l'ordre ont procédé à la démolition de 5
constructions illicites dans des biens habités et mis en échec 4 tentatives de squatt dans des immeubles en ruine. La dernière démolition
d'extension illicite date d'avant-hier à la cité Si Toufik. Le 28 janvier, les
services de l'APC ont procédé à la démolition d'une construction illicite à la
rue Samari Aoued où des
squatteurs ont tenté de construire au niveau d'immeubles dont la démolition n'a
pas été achevée. Le 27 janvier, 2 constructions illicites ont été également
démolies, et la liste est encore longue. Notre source signale les actes de
vandalisme dans les immeubles en ruine et le vol de la boiserie et du fer
forgé. Cette situation commence à peser lourd pour les services de l'APC, a
expliqué un représentant de l'APC, avec le gardiennage et les moyens déployés
pour les démolitions. Il s'agit de biens abandonnés après les opérations de
relogement et qui représentent une plaie dans ce quartier, décrété en 2015
comme secteur sauvegardé. Il y a moins de deux mois, plus précisément le mois
d'octobre dernier, en moins de deux semaines, pas moins de cinq tentatives de
squat ont été mises en échec par les services de la commune relevant de la
Délégation communale de Sidi El-Houari appuyés par les agents de la 7ème Sûreté
urbaine.
Ces
cinq tentatives de squat ont été enregistrées dans trois sites distincts, dont
quatre à Sidi El-Houari et un aux Planteurs. Les cinq immeubles en question
sont des habitations partiellement démolies dont les occupants ont été relogés
au cours des dernières années. Les squatteurs ont été tous entendus par les
services de sécurité et des procès-verbaux ont été établis. Une quantité
importante de matériaux de construction, briques, parpaings et sacs de ciment,
destinés à reconstruire les mûrs démolis par les pouvoirs publics lors des
derniers relogements, ont par ailleurs été saisis. Selon les habitants du
quartier, dont un bon nombre attend un relogement, il n'est pas toujours facile
pour eux d'intervenir pour éviter ces tentatives de squat. En effet,
affirment-ils, ces squatteurs font souvent appel à des réseaux mafieux qui les
« couvrent » et évitent à ce qu'ils soient empêchés par les riverains de
commettre leur forfait. Dans les hauteurs de Sidi El-Houari par exemple, dans
le quartier des Planteurs, il suffit, affirme-t-on, pour éviter de nouvelles constructions
illicites, de dresser des barrages de police aux accès des sites ciblés qui
contrôlent tout véhicule suspect transportant des matériaux de construction. On
préconise également de démolir intégralement les immeubles en ruine ayant été
évacués. En attendant, le dossier « interminable » du vieux bâti à Oran
continue de constituer un véritable casse-tête chinois pour les pouvoirs
publics sans compter le fait qu'il bloque depuis des décennies tout espoir pour
les Oranais à revenus modeste de prétendre à un logement social.