La crise du lait en sachet
connaîtra son épilogue aujourd'hui samedi. C'est ce qui ressort d'une réunion
ayant regroupé, jeudi, la direction du commerce, l'Union générale des
commerçants et des artisans algériens (UGCA), les distributeurs, la direction
de l'agriculture, les laiteries, entre autres. Le président de l'Union générale
des commerçants et des artisans algériens a annoncé sur les ondes de la radio
locale que «cette rencontre avec tous les acteurs du secteur de la production
et la distribution du lait en sachet a été une occasion pour aborder tous les
points noirs et mettre un plan d'action pour couvrir les zones qui ont été très
touchées par cette perturbation qui a duré près d'une semaine». Et d'ajouter
que «la distribution normale de cette denrée sera relancée ce samedi (Ndlr :
aujourd'hui)». Depuis dimanche dernier, les distributeurs de lait en sachet ont
entamé une grève pour dénoncer les nouvelles mesures prises par le ministère du
Commerce qui avait mis en garde les commerçants qui proposent le sachet de lait
à un prix supérieur à 25 DA. Dans presque tous les commerces d'alimentation
générale, le sachet de lait était introuvable. Une situation qui a pénalisé le
consommateur. La direction du commerce a installé une cellule de crise pour
faire face à cette situation. Des camions de laiteries publiques ont été mis en
place au niveau de certains quartiers populaires de la commune d'Oran pour assurer
la vente directement aux consommateurs. De leur côté, les distributeurs, qui
ont organisé plusieurs sit-in, indiquent que la marge du bénéfice qui ne
dépasse pas les 0,90 centimes comme le stipule la loi est jugée insuffisante,
puisque la société Giplait propose le sachet à 23,20
DA et le prix de vente du distributeur fixé par l'Etat est de 24,10 DA. Cette
marge ne couvre pas les charges des distributeurs surtout ceux qui activent
hors wilaya. Une quantité de 90.000 litres est distribuée à Oran chaque jour
par les laiteries de la wilaya, alors que les besoins réels de cette wilaya en
lait sont estimés à quelque 250.000 litres, la différence étant comblée par
l'import extra-muros, notamment à partir des laiteries de Saïda, Mostaganem,
Tlemcen, Sidi Bel Abbès et Mascara. Ainsi et pour
couvrir une partie de leurs charges, les distributeurs proposent le sachet de
lait à 26 DA et avec la multiplication des intermédiaires, il atterrit à 30,
voire 35 DA chez le consommateur. Pour rappel, le ministre du Commerce, Kamel Rezig, avait mis en garde «la mafia du lait» qui s'est
incrustée dans le marché de la distribution. Le ministre a déploré la
persistance de certaines pratiques, telles que la vente du sachet de lait à un
prix supérieur à celui fixé par l'Etat (25 DA). Des instructions ont été
données à tous les directeurs du commerce de wilaya en vue d'appliquer les
sanctions à l'encontre des contrevenants. M. Rezig a
lancé, à travers son site électronique, un appel à tous les citoyens en vue de
dénoncer tout commerçant vendant le lait en sachet à un prix au-dessus de 25
DA. Signalant, en outre, l'intensification des patrouilles de contrôle aux
premières heures de la matinée, en vue de constater de visu les dépassements de
certains commerçants, considérés, selon le ministre, comme des victimes de
certains distributeurs. En effet, la pénurie de lait en sachet, aliment de base
de la plupart des familles aux revenus modestes, a ainsi refait surface,
pénalisant les petites bourses qui se voient dans l'obligation de se rabattre
sur le lait conditionné dont le litre coûte entre 80 et 100 dinars.