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Quatorze usines de
fabrication de batteries locales de démarrage pour véhicules risquent la
fermeture dans les prochains jours. Cette filière, considérée parmi les rares
en Algérie à assurer un taux d'intégration de 85%, est menacée par l'exportation
frauduleuse du plomb recyclé, indispensable matière première pour la
fabrication des batteries.
«La production de batteries locales a chuté de 30% durant le seul mois de janvier et à ce rythme nous allons fermer les usines d'ici début février 2020. Outre la perte d'emplois pour plus de 1.000 salariés, la fermeture des usines locales aura des répercussions graves sur le marché national. Les prix des batteries locales et/ou importées vont exploser et ce sont les consommateurs qui devront payer cette augmentation. Pour relancer la filière, nous serons obligés d'importer 30.000 tonnes annuellement de plomb pour une facture de 100 millions de dollars», affirme le représentant des industriels de batteries automobiles qui s'est déplacé, hier, mercredi à notre rédaction pour «lancer un cri de détresse aux pouvoirs publics dans le but d'intervenir pour geler immédiatement toute exportation frauduleuse du plomb recyclé». Ces industriels, qui produisent en moyenne entre 2,5 et 3 millions de batteries annuellement, avaient investi ces dernières années, dans le recyclage des batteries usagées pour, d'un côté, économiser les devises et, de l'autre, satisfaire les besoins du marché local. Cet investissement a notamment permis de maîtriser les prix des batteries sur le marché qui a sensiblement progressé ces dernières années. Une batterie importée de bonne qualité est cédée actuellement en moyenne à 12.000 DA, alors que pour celles de qualité moyenne les prix varient entre 7.000 et 8.500 DA, précise-t-on. Selon les représentants des industriels de batteries automobiles, l'exportation frauduleuse du plomb recyclé est la principale menace pour la filière. «Un opérateur s'est spécialisé dans l'exportation du plomb recyclé. Il dispose seulement d'un registre de commerce et d'une autorisation pour l'exportation de certains déchets industriels, mais en réalité il exporte le plomb récupéré des batteries usagées qui est la première matière première pour notre filière. Nous exigeons, aujourd'hui, la suspension de toutes les opérations d'exportation du plomb et l'ouverture d'une enquête urgente sur ces opérations commerciales», affirment les représentants des industriels de fabrication des batteries locales. Il importe de noter que les industriels lésés viennent de saisir le Premier ministre et les ministres du Commerce, de l'Environnement, des Finances, de l'Industrie ainsi que la DG des Douanes pour exiger la suspension des exportations frauduleuse du plomb. |
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