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Oran :
Les dépotoirs en dur transformés en décharge sauvage à Aïn El Turck: Des habitants réitèrent la revendication de leur démolition
par Rachid Boutlelis ![]()
Désappointés au plus haut point,
des habitants du chef-lieu de la daïra, ayant pris attache avec Le Quotidien
d'Oran, viennent une fois de plus exprimer leur vif mécontentement contre les
décriés dépotoirs en dur réalisés un peu plus d'une année auparavant. Soucieux
de la sauvegarde du cadre environnemental de leur lieu de résidence, ces
habitants, outrés, se sont insurgés contre la sordide insalubrité enfantée par
ces dépotoirs vulgairement peints en couleur bleu azur et garnis sur les côtés
de rosaces en forme de coupole spiralée, badigeonnée en rose bonbon clair et
ressemblant à s'y méprendre à de petits mausolées. Leur subite apparition,
contre vents et marées, dans les paysages du chef-lieu, à l'instar de ceux des
trois autres municipalités de la daïra, a suscité une vive désapprobation
presque unanime chez la population. Leur réalisation sur les artères du
chef-lieu, supposées, comble de l'ironie, être un lieu privilégié de la
badauderie, a provoqué la colère des habitants, notamment les restaurateurs. «
Installer toute honte bue des dépotoirs juste en face des établissements de
restauration et des cafétérias disposant de terrasses, relève tout simplement
de l'aliénation » ont déploré avec une pointe de dépit des restaurateurs installés
sur la principale artère de la municipalité d'Aïn El Turck, avant de renchérir « nous avons perdu beaucoup de
clients en raison de la puanteur qui émane de ces dépotoirs. Nous nous sommes
plaints de la baisse de nos recettes mais on nous a ri au nez ». La prévisible
transformation de ces dépotoirs en décharge sauvage à ciel ouvert quelques
semaines après leur réalisation, et ce, avec tous les impacts fétides, dans
toute l'acceptation du terme, qui en découlent, a fait sortir de leurs gonds
les partisans de l'ordre établi et de l'embellissement. « Ce n'est pas étonnant
qu'ils se soient transformé en décharge autour de laquelle des rats de
morphologie impressionnante et différentes espèces d'animaux nuisibles se
disputent rageusement la pitance. Des portes protégeant ces petits réduits ont
même été arrachées de leur socle, ce qui entraîne le débordement des ordures
ménagères et autres détritus sur les trottoirs des prestigieuses artères, comme
à titre d'exemple la RN 2 qui traverse d'un bout à l'autre la municipalité d'Aïn El Turck où sont installés
des terrasses de cafétérias et de restaurants », ont fait remarquer avec dépit
nos interlocuteurs. En effet, selon le constat établi sur le terrain, ces
dépotoirs où s'entassent pêle-mêle des bacs à ordures crottés, branlants,
fendus, maculés d'une saleté exécrable indescriptible et débordants de
détritus, qui brinquebalent au moindre souffle de vent, ont été les signes
avant-coureurs de l'apparition de décharges sauvages. Ce piètre état de fait
n'a pas pour autant faire réagir ceux qui sont chargés de ce volet. « Près de
deux décennies auparavant ces dépotoirs ont été ciblés par une opération de
démolition et ce, en raison de leur écœurant impact sur l'environnement.
L'année dernière les pouvoirs publics décident inexplicablement de leur
réalisation en dépit du mécontentement de la population. Une initiative
rejetée, qui prête le flan à un éventail de
spéculations dans les discussions sur la place d'Aïn
El Turck. « L'apport financier qui a été dégagé pour
la réalisation de ces décriés dépotoirs aurait dû être, en principe, investi
dans un projet d'utilité publique relatif à l'embellissement pour une daïra
désignée comme zone d'appui pour les Jeux Méditerranéens que devra organiser la
capitale de l'ouest dans à peine une année » ont encore ajouté les mêmes
interlocuteurs.
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