Coup de théâtre au Mouloudia d'Alger. L'entraineur Bernard Casoni
a été démis de ses fonctions ainsi que son adjoint Hakim Malek et le
préparateur physique Thomas Sébastien Gornouec. Cette
décision a surpris tout le monde dans la mesure où le CA, présidé par Achour Betrouni, avait opté pour le maintien du coach français, du
moins jusqu'à la fin de la phase aller. Mais le directeur général, Fouad Sakhri, se considérant comme le premier responsable sportif
du club, a vu autrement en notifiant le limogeage en présence d'un huissier de
justice, et désignant le DTS Mohamed Mekhazni pour
lui succéder. Cette décision a été dictée par le faible parcours de l'équipe
qui n'a engrangé qu'un seul point en trois rencontres. Il est certain que cette
sortie du directeur général sportif a fini par créer un climat de tension et un
conflit avec Achour Betrouni, qui a qualifié la
décision de Fouad Sakhri «d'irréfléchie». Réplique de
Fouad Sakhri : «Cette décision n'est pas du ressort
du conseil d'administration dont la mission est de gérer les affaires sur le
plan financier et administratif». En somme, cette situation a fini par créer
une crise interne au MCA. Le président du CA, Achour Betrouni,
est devenu du jour au lendemain indésirable chez les fans du club et affirme
que Fouad Sakhri n'a qu'à assumer ses
responsabilités. Drôle de situation d'un club de l'envergure du Mouloudia d'Alger à la veille d'un match important
qualificatif aux quarts de finale de la Coupe arabe des clubs après demain face aux Irakiens d'Al-Quwa
Al-Jawiya. Une chose est sûre, le directeur général
sportif a pris un risque en prenant cette décision à un moment crucial.
Pourquoi n'a-t-il pas consulté le CA avant le
limogeage de Casoni ? A-t-il
le droit de le faire alors que tous les documents doivent passer le CA ?
Bernard Casoni parviendra-t-il à trouver un terrain
d'entente pour la résiliation à l'amiable de son contrat ? Autant de questions
qui risquent de mettre le Doyen dans le plus grand embarras. D'après notre
enquête, Fouad Sakhri a pris cette décision en toute
connaissance de cause, tout en soulignant que l'équipe a bénéficié de six
points sur tapis vert. Autrement dit, il est reproché à Casoni
une insuffisance de résultats et le non respect du
droit de réserve, causes principales de son limogeage. Mais certains voix
affirment qu'il y a un conflit d'intérêt dans le choix de certains joueurs et
que le groupe est divisé par du favoritisme créé par Casoni.
Encore plus, ce dernier est accusé d'être en contact avec des personnes
extérieures au club qui font de la manipulation. Couper le cordon ombilical du
clan Omar Ghrib et mettre fin au dictat de certains joueurs, telles sont les
décisions qui doivent être prises dans les meilleurs délais alors que la Sonatrach doit impérativement se limiter à la gestion
administrative et financière du club et s'éloigner du volet technique. Pour de
nombreux observateurs, cette firme pétrolière a porté beaucoup de préjudices au
club. Car, comment peut-on sacrifier Bachi, médecin
de profession, vainqueur de la coupe d'Afrique et figure emblématique du club,
pour le remplacer par Omar Ghrib qui, lui-même, a été limogé par Sonatrach ? Tout le monde sait pourquoi Ghrib a été
réintégré au MCA. Ne dit-on pas que «lorsque la politique rentre, le sport sort
?». Aujourd'hui, l'heure a sonné pour mettre en place un organigramme et faire
appel à des compétences et aux anciens joueurs pour profiter de leur vécu
footballistique et permettre au Mouloudia d'Alger de
retrouver son lustre d'antan. En attendant, le MCA a besoin d'entraineur de
caractère et d'expérience pour mettre fin à la confusion et barrer la route à
certains joueurs qui jouent avec la sensibilité des milliers d'inconditionnels.
C'est là où réside le problème du MCA.