Les responsables impliqués
dans les affaires de corruption traitées par la justice depuis mars 2019 seront
jugés en audiences publiques à partir de lundi prochain, a indiqué hier le
ministre de la Justice, garde des Sceaux, Belkacem Zeghmati.
Les responsables impliqués
dans «les premiers dossiers de corruption traités par la justice depuis mars
dernier seront jugés à partir de lundi 2 décembre en audiences publiques au
tribunal de Sidi M'hamed», a fait savoir M. Zeghmati, hier, lors de la présentation et du débat du
projet de loi modifiant le code de procédure pénale au Conseil de la nation.
Ces affaires portent notamment sur l'octroi d'avantages indus à des
propriétaires d'usines de montage automobile. Selon des sources proches du
dossier, le tribunal entendra les patrons du groupe KouGC,
Réda Kouninef (47 ans) et ses deux frères Noah-Tarek
et Abdelkader-Karim, du groupe ETHB Ali Haddad (ex-président du FCE) et de son
frère Omar, du groupe Cima Motors, Mahieddine Tahkout et ses deux enfants Bilel
et Nacer, et du groupe Ival,
Mohamed Baïri (vice-président du FCE). Il faut savoir que parmi les dossiers que la justice a pris en main
figure celui de l'autoroute Est-Ouest, dont le scandale de corruption n'a pas
encore révélé tous ses secrets, les marchés du viaduc Trans-Rhummel
de Constantine, le grand port de Cherchell (Haddad et Kouninef
sont actionnaires dans la société), l'autoroute Jijel-Sétif et les autres
bretelles autoroutières, les stations de péage de l'autoroute Est-Ouest et le
paiement des factures de réalisation du tronçon de l'autoroute Est-Ouest entre
Bordj Bou Arréridj et El-Tarf,
qui a été attribué au groupe japonais COJAAL. Tahkout
et Baïri devraient répondre devant le tribunal de
lourdes accusations qui pèsent sur eux, notamment les «indus avantages» dont
ils avaient bénéficiés grâce à l'aide précieuse de ministres et de Premiers
ministres actuellement en détention à la prison d'El Harrach. A noter que le
public pourra assister à ce premier procès des «oligarques». Ces derniers,
faut-il le rappeler, ont gravité durant une vingtaine d'années autour du
«régime Bouteflékien». Ils ont amassé des fortunes
colossales qu'ils ont transférées par la suite illégalement dans des comptes à
l'étranger.