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La maladie cardiovasculaire, est, selon les
spécialistes, la principale cause de décès chez les personnes atteintes de
diabète. Pour tirer la sonnette d'alarme, l'Association de
médecine interne universitaire de la wilaya de Tlemcen «Amiwit»
et le Laboratoire de recherche sur le diabète «Larediab»
du service de médecine interne, ont choisi pour leur 7ème édition des journées
de l'Amiwit sur le diabète et les maladies
cardiovasculaires qui auront lieu les 29 et 30 du mois courant, à la Faculté
des sciences de la nature et de la vie de l'Université ?Abou Bekr Belkaid', de mettre l'accent
sur le lien entre le diabète et les maladies cardiovasculaires, et de rappeler
l'importance de l'équilibre alimentaire et de l'activité physique régulière.
Le Pr Ali Lounici, chef de service de médecine
interne et directeur du Laboratoire de recherche sur le diabète abordera un
thème d'actualité et futuriste qui est la « Médecine de précision dans le
diabète », qui consiste selon lui, à adapter le traitement médical aux
caractéristiques individuelles de chaque patient ou sous-population. « Des
initiatives de recherche sur la médecine de précision sont en cours depuis 15
années, dans de nombreux pays avec un vaste investissement dépassant 10
milliards de dollars. La médecine de précision a été appliquée, avec succès,
dans les formes mono-géniques du diabète type MODY. Le médecin doit envisager
le diagnostic de MODY chez un diabétique âgé de moins de 35 ans, non obèse,
sans auto-immunité et avec une forte hérédité familiale de diabète documentée
par un arbre généalogique. Les tests génétiques par biologie moléculaire
permettent d'identifier des mutations de certains gènes ayant de profondes
implications thérapeutiques. La dernière classification scandinave du diabète
en 5 clusters, publiée en 2018, pourrait fournir un outil puissant pour
identifier au diagnostic les formes sévères comme les diabétiques ayant une insulino-résistance ou un déficit sévère en insuline.
Ces deux formes sévères de diabète présentent un grand risque de complications et doivent bénéficier d'un traitement individualisé et intensif. Une autre approche est l'identification des caractéristiques phénotypiques cliniques ou des bio-marqueurs, solidement associés avec une réponse d'une molécule donnée, peut permettre de traiter des patients avec l'agent qui est le plus susceptible d'être efficace», a expliqué Pr. Ali Lounici. Par ailleurs, le Dr Bestaoui Mohammed Hadi, planchera sur le sujet de la «Mémoire métabolique dans le diabète». «Nous disposons de preuves scientifiques formelles suggérant que le traitement précoce est capital pour la prévention des complications car les cibles tissulaires semblent mémoriser, des décennies plus tard, le mauvais contrôle métabolique. C'est le concept nommé ?Mémoire métabolique' », a-t-il précisé. De son côté, Dr Tabti Esma mettra en relief la question des diabétiques qui sont sous « fortes doses d'insuline » (supérieures à 2 unités par kg et par jour). « Ces fortes doses sont délétères pour le cœur et augmentent le risque de cancer. Il faut explorer ces patients d'une manière minutieuse et méthodique à la recherche d'une étiologie ou une forme de diabète nécessitant un traitement spécifique. Nous rapportons une observation d'une jeune diabétique sous 360 unités d'insuline par jour. Après exploration, le diagnostic d'une hypersensibilité à l'insuline a été retenu. Elle a bénéficié d'un traitement immunomodulateur par voie orale, qui a permis de réduire les doses d'insuline à 30 unités par semaine. Ce qui a amélioré considérablement la qualité de vie de cette jeune patiente », a-t-elle souligné. Le Dr Bensefia Amel présentera une étude espagnole récente, publiée en octobre 2019, incluant 19084 patients hypertendus. « Cette étude a des implications pratiques importantes dans l'horaire de la prise des médicaments antihypertenseurs. En effet la prise du traitement antihypertenseur avant le coucher par rapport au temps habituel au lever améliorait le contrôle de la pression artérielle et réduirait le risque de survenue de complications cardiovasculaires majeures, sans augmentation des effets secondaires», a indiqué M. Bensefia. Il est à noter que le tabagisme est responsable de près de 15.000 décès prématurés en Algérie. La lutte contre le tabac est une priorité de santé publique. Dans ce sens, le Pr Benattou Ziane, chef de service de pneumo-phtysiologie, proposera de mettre en place un projet « Université sans tabac » en trois étapes. « D'abord, il faut sensibiliser et informer le personnel enseignant et administratif et les étudiants sur les dangers du tabagisme par des brochures et des supports audiovisuels et des conférences. Puis dégager des espaces non-fumeurs et prendre en charge les tabagiques. Ensuite passer à l'interdiction et l'application des lois en vigueur », a affirmé M. Benattou. |
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