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Que faut-il
craindre ou espérer de cette «résolution d'urgence» sur l'Algérie dont le
Parlement européen, siégeant à Strasbourg, devrait débattre dans sa session
plénière qui se tient les 28 et 29 novembre prochain ?
Une chose est sûre, la question fait déjà polémique depuis quelques jours par médias interposés et sur les réseaux sociaux, et devrait encore occuper la scène nationale et internationale dans les prochains jours. Les partisans du «rejet de toute ingérence étrangère» dans les affaires internes de l'Algérie, dont les 5 candidats engagés dans la course présidentielle, leurs soutiens et une bonne partie de l'opinion publique, minimisent cette action, dont la paternité est publiquement revendiquée par l'eurodéputé socialiste français, Raphaël Glucksmann. Certains iront jusqu'à qualifier cette résolution de non-évènement, certainement en pensant atténuer de la sorte sa portée et ses effets sur le plan interne et sur les relations de l'Algérie avec ses partenaires européens. Car, si une telle «résolution d'urgence» venait à être adoptée par le Parlement européen, les gouvernements peuvent modérer leurs relations avec le pays selon leurs «humeurs». Et, vu le timing de cette résolution, il faudrait craindre qu'on met là «un caillou dans le soulier» du futur président de l'Algérie, qui sera élu dans quelques jours, soit le 12 décembre. C'est peut-être toute la visée d'une telle résolution qu'on n'a pas pensé introduire depuis des mois, si l'on se serait réellement soucié des arrestations des activistes du «Hirak» ou de l'«emprisonnement des défenseurs des droits de l'homme et la liberté religieuse en Algérie». Les Algériens sont en droit de douter si les eurodéputés ne leur veulent que du bien à travers le vote en faveur d'une telle résolution, qui n'est pas encore tranchée pour le moment, malgré le fait qu'on fait comme si, alors que le débat ne sera engagé au Parlement européen que le 28 ou le 29 novembre. Même si des Algériens, à l'instar de défenseurs des droits de l'homme, se frottent les mains, considérant qu'il n'y a pas d'ingérence étrangère lorsque le Parlement européen organise un débat sur l'Algérie qui sera clôturé par un vote d'une résolution d'urgence, l'issue de l'action, quoi qu'on dise, restera tributaire d'un vote, qui pourrait rejeter cette résolution. Car, l'Algérie a des arguments à faire valoir dans ce sens, notamment le fait que depuis le 22 février des Algériens ont manifesté sous la protection de l'armée sans qu'aucune goutte de sang ne soit versée. Chose qu'on n'a vu nulle part dans de nombreux pays qui vivent leur «Hirak», et où, pourtant, la répression est sanglante, sans émouvoir outre mesure quiconque. C'est là où le bât blesse, où l'on est quasi certain que cette action n'est pas innocente. Le problème est entre Algériens et c'est à eux de le régler. En tout cas, comme le disait un sage chinois, «les nations qui cherchent des protecteurs trouveront des maîtres». |
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