La
série de protestations de demandeurs de logements, qui caractérise
l'essentielle de l'ambiance dans le chef-lieu depuis ces dernières semaines, ne
semble, à priori, pas encore prête de connaitre un dénouement à même de
satisfaire les mécontents. Les familles sinistrées ayant élu domicile dans les
bidonvilles et/où ayant été recasées semblent, en
toute vraisemblance décidé à aller jusqu'à la satisfaction de leurs légitimes
revendications. « Cela fait près de deux décennies que les autorités locales,
qui ont eu à gérer le dossier de relogement, ne cessent de nous gaver de
promesses sans pour autant mettre un terme à notre long et morbide calvaire.
Nous ne baisserons pas les bras et nous continuerons de manifester » ont pesté
des familles sinistrées, recasées dans des conditions effroyables dans un
centre, sis dans la localité de Bouisseville, depuis
près d'une vingtaine d'années. On apprend à ce sujet que sur instruction du
wali, une commission d'enquête, au cas par cas, a été installée par la daïra d'Aïn El-Turck et fait du porte à
porte chez les postulants du relogement du chef-lieu dans le but de leur
recensement. Les membres de cette commission ont entamé leur visite
d'inspection sur le terrain à partir de la petite localité La Madrague, avant
de se rendre dans le village de Capon Falcon où un impressionnant nombre de
familles sinistrées est répertorié. Hier, les membres de cette commission se
sont rendu chez des mal-logés du quartier ?Commandant Ferradj',
communément appelé douar ?Maroc'. Il importe de noter que des membres de
comités de quartier agréés, concernés par ce recensement, ont été sollicités
pour débusquer les fraudeurs. Il importe de signaler que des dizaines de
demandeurs de logements, en colère, ont investi la semaine dernière, le siège
de la daïra, pour tenter d'attirer l'attention des décideurs sur la sordide
situation dans laquelle ils se débattent, depuis plus de deux décennies, pour
certains d'entre eux, et ce, après avoir usé de tous les recours que leur
confère la loi. Les manifestants ont carrément bloqué l'accès au siège de la
daïra et observé un impressionnant sit-in en criant des slogans hostiles aux
autorités locales.
«
L'ex-wali, M. Chérifi, nous a promis, lors de sa
dernière visite à Aïn El-Turck,
de pendre en considération nos requêtes. Nous avons
naïvement pensé que c'était l'annonce de la fin de notre calvaire. Mais
malheureusement, au vu du subit renversement de la situation, rien ne prédit
vraiment que nous sortirons bientôt des ornières. Nous nous sommes, en effet,
retrouvés à la case départ maintenant, à savoir une situation des plus
déplorable, à laquelle nous souhaitons mettre un terme définitif », ont fait
remarquer des manifestants vivement désappointés. Notons, encore, dans cette
optique que trois chantiers de réalisation de projets de logements de formule
LPL, essaimés à travers ladite daïra, représentant au total 1.400 logements,
sont à l'arrêt depuis plusieurs années. Celui du quartier d'El Bahia, dans le
chef-lieu, de 300 logements est à l'arrêt depuis... 2013. Notons encore que
l'ex-chef de l'Exécutif de la wilaya d'Oran a donné son feu vert pour la
réalisation de 50 logements de formule LPA, dans la municipalité d'Aïn El-Turck. L'assiette devant
abrité ce projet a été retenue et l'étude de faisabilité achevée mais le projet
demeure à l'état d'embryon sur le papier. Mais comme le ridicule ne tue pont,
la liste des bénéficiaires de ces 50 logements LPA a déjà été établie. « Ils
(les demandeurs de logements) sont venus, ils étaient tous là même ceux des
autres municipalités, pour voir le chef de daïra, mais ils sont repartis
extrêmement déçus en promettant, dur comme fer, de revenir en force dans les
jours à venir», a ajouté un représentant de familles sinistrées recasées dans
un centre de transit, situé dans la localité de Bouisseville,
depuis plus de vingt années.