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On ne peut pas dire que les
Verts n'étaient pas avertis à propos des capacités et des vertus des Zambiens,
à savoir une technique appréciable, de la vivacité et de l'agressivité. Huit
rescapés du match perdu à Constantine au mois de septembre 2017 peuvent en
témoigner. Car, comme de coutume, Djamel Belmadi a
visionné les matches il y a un certain temps, et c'est pour cela qu'il était
enchanté d'en découdre avec les Colombiens au même style agressif que les
Zambiens. Malgré le caractère amical, les Sud-Américains ont utilisé des
artifices que les lois du jeu réprouvent mais qui n'on
pas suffi à éviter une cinglante défaite. Face à la Zambie, Belmadi
a demandé à ses protégés de s'exprimer comme ils savent le faire afin de
contrer l'agressivité de leurs adversaires du jour. En prenant en considération
le fait que le sélectionneur n'est guère un chaud partisan des changements au
sein d'un groupe qui lui donne tant de satisfactions, on espérait toutefois
qu'il allait donner du temps de jeu aux nouveaux capés afin de jauger leurs
capacités à intégrer le groupe, en y apportant le plus escompté.
Dans ce registre, seuls Belkebla (22 minutes) et Soudani (12 minutes) ont subi un test en principe concluant, tandis que Delort (réclamé par le public de Tchaker) n'est pas entré, Belmadi lui préférant Slimani, sans doute plus collectif et qui l'a prouvé sur le quatrième but. D'aucuns seront tentés de dire que le score est trop lourd pour les Zambiens et qu'il ne reflète pas exactement la physionomie de la rencontre. C'est vrai sans doute, mais les Zambiens ont payé cash leur débauche d'efforts, craquant dans la dernière demi-heure face à des Verts qui ont parfaitement assimilé la méthode de leur entraîneur, en faisant preuve d'une redoutable efficacité dans les trois secteurs. Les défenseurs sont complémentaires avec une mention spéciale à Belamri qui a magistralement colmaté toutes les brèches. Au milieu également, Guedioura, Bennacer et Feghouli se sont bien réparti les tâches. C'était trop dur pour les Zambiens car, et contrairement au camp algérien, ils n'ont pas de leaders techniques pour créer les occasions en attaque. Que faut-il encore retenir de cette large victoire mathématiquement confortable en cas de goal-average ? Dans l'ordre, les Verts viennent de prolonger leur série d'invincibilité, ce qui devrait accroître leur confiance en vue du prochain match à Gaborone ce lundi. Gagner le premier match d'une poule de qualifications est toujours profitable, surtout face à un rival aussi dangereux que la Zambie. Par ailleurs, et nonobstant quelques déchets dans la relance du ballon, certaines séquences ont démontré que les automatismes, et principalement en milieu et en attaque, deviennent plus intéressants. On remarquera aussi que « l'ancien » Soudani n'a pas perdu son flair de buteur, justifiant ainsi son rappel par le sélectionneur. Enfin, le duo Belaïli - Bounedjah sera difficile à dissocier et au vu de la complicité de ces deux joueurs qui se trouvent les yeux fermés. Il y a aussi beaucoup de talent avec le capitaine Mahrez, ce qui fait un trio de superbes techniciens et redoutables buteurs. Il est vrai que les Zambiens ont justifié leur réputation d'équipe difficile à manier et agressive, parfois trop avec des fautes à répétition. C'est vrai aussi qu'ils sont dynamiques et vont « chercher » l'adversaire, preuve d'un caractère bien trempé. Mais ils ont affronté des Verts mis en garde par Belmadi et reproduisant le même système qui leur a permis de conquérir la coupe d'Afrique en Egypte. Cette fois encore, et comme ce fut le cas face à la Colombie, les Zambiens n'ont eu que peu d'occasions d'inquiéter le gardien M'bolhi, car les Fennecs, avec leur rigoureuse organisation, ont annihilé toutes leurs tentatives. Que des éléments comme Delort et Slimani soient remplaçants indique la marge de manœuvre de Djamel Belmadi et l'éventail des solutions en cas de difficultés ou de méforme de l'un ou de l'autre. En infligeant une « manita » à la Zambie, l'équipe d'Algérie annonce la couleur et lance un avertissement à ses prochains adversaires. Le mérite revient aussi bien aux joueurs, principaux acteurs sur le terrain, qu'à leur entraîneur Belmadi, leur principale source d'inspiration. |
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