Des
joueurs, Mekkaoui, Heriat et
Hamia, sanctionnés par le club pour leurs écarts
disciplinaires. Des arrêts à répétition du championnat entraînant une
démobilisation des joueurs. Un match à huis clos pour «affichage de deux banderoles
et slogans antisportifs portant atteinte à l'honneur et à l'image des
instances», précise-t-on. Des actionnaires aux abonnés absents. Des membres du
staff technique ne disposant pas encore de licences leur permettant l'accès au
banc de touche. Une crise financière sans précédent et une promesse d'une
société non tenue jusque-là. C'est la situation qui prévaut actuellement au Mouloudia d'Oran qui nous semble pris dans un engrenage
intérieur et extérieur. Encore plus grave, le club de pratiquement tous les
Oranais est surtout victime de ceux qui se prétendent comme les serviteurs du
football et du MCO mais qui ne sont là que pour leurs intérêts personnels ou,
parfois, pour des ambitions politiques. Ces jours-ci, la DNCG vient de saisir
la direction du club pour la présentation de documents dans un délai de deux
semaines. Il s'agit du statut actualisé, du registre de commerce et du bilan
2018 certifié par le commissaire aux comptes approuvé par le conseil
d'administration et les actionnaires, la carte fiscale, l?organigramme de la
SSPA ainsi que d'autres documents. D'après notre enquête, le MCO est géré comme
un club de quartier et sa gestion n'est guère en conformité par son histoire et
sa dimension.
Qui gère le Mouloudia
actuellement ? Cherif El Ouazani, en acceptant cette
responsabilité, s'est mis dans une situation très délicate, d'autant plus que
certains actionnaires ont totalement abandonné le club. A l'exception de Tayeb Mehiaoui, actuellement à
l'étranger pour des raisons de santé, qui s'est dit prêt à donner une
procuration à Habib Benmimoun, Youcef Djebbari s'est engagé à préparer la tenue d'une AG des
actionnaires pour mettre en place un conseil d'administration et élire un
président, rien ne se profile à l'horizon. D'autres actionnaires ont préféré
aller fouiner dans d'autres clubs. Selon notre source, les menaces de sanctions
de la DNCG sont réelles, surtout que cette structure aurait invité les clubs de
la Ligue 1 pour leur expliquer sa démarche quant à l'assainissement des
situations des clubs. Le plus surprenant, c'est que les autorités, à l'instar
du MJS, ont promis d'affilier les clubs de l'élite à des entreprises publiques,
alors que le MCO est toujours dans l'attente au moment où plusieurs formations
bénéficient de subventions conséquentes. Pour sa part, le Mouloudia
d'Oran doit se contenter de miettes. Plusieurs raisons expliquent ces deux
poids, deux mesures. Au fait, pourquoi Oran a-t-elle perdu de ses vertus, sa
notoriété et sa grandeur ? Pourquoi le MCO, club phare de tout l'ouest algérien,
a-t-il perdu de sa crédibilité et n'incite plus au
respect ? Pourquoi les hommes politiques et investisseurs oranais ont-ils
tourné le dos au MCO, au moment où d'autres élus défendent les intérêts de
leurs clubs ? Une seule réponse caractérise le mal qui touche le football à
Oran. Au Mouloudia d'Oran, chaque ancien dirigeant a
sa propre clique, sa propre vision et ses propres serviteurs. Cela a fini par
envenimer l'environnement, ce qui explique l'absence de personnes intègres,
honnêtes et compétentes. Ne dit-on pas que «la bassesse trouve toujours le
moyen de dégrader ce que les hommes ont de plus noble» ? C'est désolant et
regrettable à la fois. A cet effet, et pour faire entendre leur voix, des
contacts se multiplient dans les réseaux sociaux pour organiser une marche pour
inciter les hauts responsables à réagir pour mettre fin à une situation qui
risque de pénaliser gravement le Mouloudia d'Oran,
club de nombreux martyrs et d'anciens dirigeants hautement respectables. Les
vrais inconditionnels du MCO espèrent que la fameuse «dawa»
du grand cheikh et moudjahid Saïd Zemmouchi lors de
sa création en 1946 continuera à protéger le club des épreuves dont certaines
lui sont infligées par ses propres enfants...