Porte
d'accès de la daïra d'Aïn El Turck,
la municipalité de Mers El Kébir, véritable livre
relatant l'histoire de la contrée ouest du pays, avec ses quartiers mythiques
aux noms évocateurs, tels, qu'entre autres, St Clotilde, Long Champ et Roseville, végète lamentablement dans la plus exécrable
désuétude depuis des années, à la faveur d'une insolente indifférence et d'un
stupide laisser-faire des uns et des autres. La cheffe de daïra de Boutlélis, désignée par intérim à la tête de celle d'Aïn El Turck, a été choquée, lors
d'une visite de travail dans cette municipalité, effectuée quelques jours
auparavant, par le sordide état des lieux. La responsable a vivement sermonné
les responsables en les exhortant à sortir de leur inertie. Peine perdue, car
depuis, une guerre des tranchées, s'est pernicieusement installée au sein de
l'Assemblée populaire et communale, contribuant ainsi à l'embourbement de la
situation dans une vase gluante d'où il est très difficile de s'extirper et ce,
au grand détriment de toute une population aux abois. La prestigieuse renommée
de Mers El Kébir a été sordidement biaisée à travers
des zones où est répertorié le plus grand nombre de bidonvilles dans la wilaya
d'Oran. Les petits chemins vicinaux de cette municipalité, permettant d'accéder
à ses hauteurs, se sont piètrement transformés en
pistes de charretiers, dans les bas côtés sont
sordidement ornés d'amas de déchets de volaille provenant des ateliers
d'abattage clandestin, qui pullulent et puent exécrablement dans cette zone où
le sanglier glandouille allégrement aux côtés des chiens errants et autres
espèces d'animaux nuisibles. «Notre lieu de résidence est envahi par des meutes
de rats et il nous est difficile de respirer avec la puanteur des restes de
volailles entassés sur les accotements. C'est un véritable lieu de reproduction
pour différentes espèces d'insectes véhiculant des maladies. C'est aussi un
garde à manger pour les rats, les chats de gouttière, les chiens errants et
même les sangliers, nombreux dans notre lieu de résidence», se sont indignés
des habitants du lieu-dit Dadayoum, un bidonville
régularisé où est répertorié l'essentiel des ateliers clandestins de l'abattage
de la volaille. L'odeur de pourriture envahit les logements et irritent, au
plus haut point, les locataires. « Nous n'avons pas à faire le travail des
autres. Puisque nos responsables tolèrent l'informel alors ils n'ont qu'à
assumer ses néfastes retombées sur notre cadre de vie et celui de
l'environnement », ont encore fait remarquer nos interlocuteurs, qui signalent
« d'avoir, à plusieurs reprises, adressé vainement des requêtes aux
responsables concernés pour dénoncer ce piteux état de fait ». Et comme le
ridicule ne tue point, des dépotoirs en parpaing, ressemblant à s'y méprendre à
de petits mausolées, décriés dès le début par la population et réalisés contre
vents et marées sur les trottoirs des principales rues de cette municipalité,
sont venus ajouter leur grain de sel à cette anarchie nauséabonde et ce, en se
transformant comme prévu en de véritables points noirs. Ce piètre désordre aux
odeurs pestilentielles est encore majoré par des avaloirs obstrués, qui sont à
l'origine de la stagnation de liquide visqueux, ayant découlé des sachets
poubelles déposés autour des dépotoirs débordants d'ordures, mélangé avec les
eaux pluviales lors des averses, qui ruissèlent le long des caniveaux longeant
les trottoirs. « Cela fait très longtemps que nous avons perdu tout espoir
quant à une réaction des responsables concernés, à priori beaucoup plus occupés
à une guerre intestine, qu'ils se livrent depuis des mois. Cette situation de
déliquescence à l'extrême n'a que trop perdurer et ce, sans susciter leur
réveil de l'hibernation et contribue à la décadence du cadre de vie et celui de
l'environnement dans notre municipalité» ont fait remarquer des habitants du
quartier Roseville, dépités au plus haut point.
Toujours est-il que la population interpelle le wali pour mettre un terme à ce
déplorable marasme, dans lequel elle se débat sordidement.