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«L'Allemagne
est-elle un modèle économique pour l'Algérie ?», c'est autour de cette
thématique que la Chambre algéro-allemande de
Commerce et d'Industrie (AHK Algérie) a organisé un débat sur l'avenir des
relations économiques entre les deux pays. La rencontre, qui s'est déroulée à
l'hôtel «Hyatt Regency Alger Aéroport», était animée
par des acteurs économiques algériens activant en Allemagne et à l'étranger,
comme Fetah Ouzzani,
consultant et président de REAGE (Réseau des algériens diplômés des grandes
écoles et universités françaises), Zine Artebas président d'«Artebas
Consulting GmbH), Othmane Laadjal (GIZ), avec l'intervention lors des débats de Ali
Bey Nasri, président de l'ANEXAL.
Fetah Ouzzani a dressé un tableau des «quatre piliers» de l'économie allemande, citant en tête l'industrie qui y représente «plus de 25% du PIB» et qui est «orientée vers l'exportation» pour plus de 1400 milliards d'euros par an. Une industrie «basée sur la qualité» qui constitue une «culture d'entreprise», et évoluant dans un environnement économique «décentralisé» organisé autour des «16 Länder». Le second pilier de l'économie allemande est son orientation vers «l'international» autour de «salons de classe mondiale», consacrés aux plus importants secteurs comme les nouvelles technologies, l'automobile, et la chimie-pharmacie. Une «diplomatie économique efficace» menée par des agences comme AHK et GIZ, mais aussi un «partenariat local» qui permet aux entreprises allemandes d'effectuer des «transferts de compétences» et de faire de la «recherche et développement». Le troisième pilier est la «gouvernance ? confiance» basé sur un partenariat «syndicats ? patrons d'entreprises» et un «système social qui n'est pas basé sur l'assistanat». Quant au quatrième pilier, il concerne le volet «éducation ? formation», basé sur «l'apprentissage» fruit de la «proximité entre l'université et l'entreprise», ce qui fait qu'en Allemagne «on ne juge pas sur le diplôme, mais sur les compétences», estime M. Ouzzani. Même constat fait par Zine Artebas qui explique que la réussite de l'industrie allemande est le système de formation de stagiaires qui peuvent progresser jusqu'à atteindre le grade d'ingénieur, mais aussi l'innovation pour qui il est consacré 5% du chiffre d'affaires des entreprises, et la fabrication de normes. Othmane Laadjal de GIZ a évoqué «l'impact socio-économique de la transition énergétique en Allemagne», qui a permis la réussite de ce modèle est due à l'ouverture au secteur privé qui produit «35% de l'énergie renouvelable», expliquant que le «ralentissement» de la démarche algérienne est dû au fait que l'investissement est uniquement l'affaire de l'Etat. Lors du débat ayant suivi ces présentations, plusieurs sujets ont été également évoqués, notamment la faiblesse de la création d'entreprises en Algérie qui est de l'ordre de 10 entités pour 1000 habitants, alors que la norme mondiale est de 40 à 45/1000 habitants, comme l'a souligné Zine Artebas. L'intervenant a également relevé, dans ce sens, l'insuffisance des dispositifs ANDI et CNAC pour la création d'entreprises avec en moyenne seulement quelques milliers de dollars, alors qu'il en faut, selon lui, «en moyenne 40.000 dollars pour créer des entreprises pérennes». Invités à la fin pour donner chacun «une mesure d'urgence» pour améliorer l'environnement économique et le climat d'affaires en Algérie, les intervenants ont suggéré : de «placer l'humain, au sens de la compétence, de la confiance, de l'engagement, au cœur de toute stratégie économique (Fetah Ouzzani), d'«intégrer la diaspora algérienne pour aider à la croissance économique» (Zine Artebas), de «supprimer les autorisations pour libérer l'investissement (y compris étranger, ndlr)» (Ali Bey Nasri), «ouvrir la possibilité au privé d'investir dans les énergies renouvelables (Othmane Laadjal). |
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