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Jusqu'au-boutisme du pouvoir et galère pour les cinq postulants
par Kharroubi Habib
Le pouvoir
et son homme fort du moment le vice-ministre de la Défense et chef d'état-major
de l'ANP iront jusqu'au bout du processus qui se concluera
par l'élection le 12 décembre d'un président de la République que les électeurs
vont devoir choisir parmi les cinq personnalités candidates dont l'Autorité
nationale indépendante des élections (ANIE) a validé samedi les dossiers. Le
scrutin présidentiel aura bien lieu malgré la persistance de la contestation
populaire exigeant son report et l'instauration d'une transition à même de
réunir les conditions qui garantiront sa régularité et transparence ainsi que
le respect de la volonté populaire. Cette contestation a incontestablement fait
une démonstration de force ce vendredi 1er novembre. Mais si le pouvoir ne peut
nier son ampleur il n'en tirera pas la conclusion qu'il lui faut faire marche
arrière. Il ira coûte que coûte à l'élection présidentielle même au risque d'un
scrutin boycotté majoritairement par le corps électoral. Le rendez-vous
électoral auquel le pouvoir tient inflexiblement et qu'il pense allant remettre
le pays dans la normalité constitutionnelle et institutionnelle ne sera
certainement pas une « fête » de la démocratie mais certainement l'occasion
manquée une fois de plus de reconcilier les Algériens
avec l'Etat censé être national. Les cinq postulants qui vont prendre part à
cette controversée élection présidentielle ne semblent pas être rebutés par
cette perspective, et le fait qu'ils vont aller au-devant d'une population dont
une bonne partie désapprouve qu'ils se soient ralliés à l'option de
l'organisation de l'élection présidentielle alors que les symboles du système
et régime contre lequel elle s'est soulevée sont encore en place et à même de
dévoyer le processus électoral. Ce n'est pas l'ambition légitime de chacun de
ces cinq postulants à la magistrature suprême dont il est question dans le
jugement des citoyens à qui il est demandé de s'exprimer sur leurs
candidatures. Il leur est en effet reconnu à tous un profil et des aptitudes à
prétendre gouverner le pays et même de la sincérité à vouloir un changement
radical de son mode de gouvernance tel que revendiqué par le Hirak et l'ensemble du peuple.
Ce qui
braque contre eux l'opinion publique est qu'ils ont fissuré le front citoyen
anti-régime et se sont inscrits dans une démarche du pouvoir perçue à tort ou à
raison comme visant son maintien sous une façade superficiellement et cosmétiquement révalorisée. Si
c'est un mauvais procès qui leur est fait dans le rappel qu'ils ont chacun été
à un moment ou à un autre comptés parmi les soutiens des système
et régime honnis, c'en est un recevable au grief à leur encontre de partager
avec le pouvoir sa phobie de la souveraineté populaire et de ne pas être
convaincus que le mouvement de contestation qui en exige le respect en serait
le dépositaire. Pour sûr que ce mouvement transformera leur campagne électorale
en un parcours du combattant pénible même pour les plus « blindés » d'entre eux
contre les avanies et autres démonstrations d'hostilité qu'ils ne manqueront
pas d'en faire les frais.
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