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Pas même la
commémoration du 65ème anniversaire du 1er Novembre 54 n'a donné prétexte au
pouvoir à réviser son attitude inflexible sur les revendications du mouvement
populaire en rapport avec le cas des détenus pour délit d'opinion et le respect
des droits et libertés des citoyens. Pas même aussi la perspective qu'une marée
humaine pouvait se donner rendez-vous dans les rues de la capitale et des
autres villes du pays en ce 37ème vendredi de protestation coïncidant avec
cette commémoration.
Son autisme et sa courte vue, le pouvoir les a démontrés à travers les allocutions prononcées la veille de l'anniversaire du 1er Novembre 54, d'abord par son homme fort, le vice-ministre de la Défense et chef d'état-major, puis par le président de l'Etat par intérim censé l'incarner, à un peuple en ébullition et exigeant d'eux des mesures et gestes d'apaisement en vue de dépasser l'impasse politique dans laquelle ils ont fourvoyé le pays par leur inflexibilité source d'arbitraire, qu'il est résolu à défier, ils ont récité le mantra répétitif ayant pour objectif de le convaincre que le pouvoir qu'ils incarnent est en totale communion avec lui et dans le respect de sa souveraineté. Gaïd Salah ainsi que Bensalah ont fait la sourde oreille aux réclamations qui sont scandées chaque vendredi par les marcheurs du mouvement populaire et répété avec l'arrogance de ceux se croyant infaillibles qu'ils ne dévieront pas du cap menant à l'élection présidentielle qu'ils pensent être la sortie de crise voulue par le peuple algérien, alors même que l'opposition à son organisation qui s'exprime dans la rue menace d'en faire un rendez-vous manqué dont il ne résultera que l'aggravation de la crise politique et des conséquences négatives irrémédiables qu'elle induira au plan économique et social pour la nation. L'inflexibilité du pouvoir et la détermination du mouvement populaire paralysent inexorablement le pays et rendent prégnante la tentation chez le premier de faire taire toutes les voix discordantes, fussent-elles être représentatives de ce que veut la majorité des Algériens, et celle de radicaliser la contestation chez les activistes influents au sein du mouvement populaire. Ce 37ème vendredi de la protestation a été indicateur par l'ampleur des marches qui se sont déroulées que l'approche de l'échéance électorale du 12 décembre ouvre une période de tous les risques et dérapages qui n'en feront pas une «fête de la démocratie» telle que promise par un Bensalah visiblement déconnecté de la réalité et étant lui-même un des problèmes aggravant de la crise. Ce vendredi encore et plus amplement les Algériens sont descendus dans la rue pour signifier à l'occasion de la commémoration du 65ème anniversaire du 1er Novembre 54 que c'est le peuple qui est dans la fidélité aux idéaux dont il a été porteur et non les pouvoirs qui en ont fait leurs oripeaux pour priver le peuple de sa souveraineté. |
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