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Le
Syndicat national des magistrats (SNM) a annoncé, hier à la mi-journée, un
«taux de suivi de 96%» lors de la première journée de sa grève ouverte annoncée
la veille.
«Le SNM annonce un taux de suivi de 96% à l'appel au boycott des activités judiciaires au niveau national dans sa première journée», lit-on dans le communiqué du syndicat. Le communiqué annonce aussi avoir «mis fin à l'adhésion (au syndicat, ndlr)» du «membre du conseil national (représentant) de Tindouf». La même source ne cite pas nommément le magistrat en question, qui a dénoncé la grève, et affirme qu'il «sera traduit devant le conseil de discipline», précisant que «les magistrats de la Cour de Tindouf lui ont retiré leur confiance et respectent les décisions du syndicat». A noter que samedi, le juge Berrouk Abdelouahab, «membre du conseil national du SNM, représentant de la Cour de Tindouf» a rendu public une déclaration dans laquelle il affirme se démarquer de la grève ouverte, considérant que «les décisions et le communiqué du SG du SNM, Issad Mabrouk, n'engagent pas le conseil national du syndicat». Expliquant, par ailleurs, qu'«aucune réunion n'a eu lieu à la date indiquée» dans le communiqué de grève du SNM (26 octobre 2019). Le magistrat ajoute aussi que de «nombreux magistrats contactés, affirment ignorer la réunion du conseil national». Pour rappel, samedi, en réaction au communiqué du SNM, le ministère de la Justice rappelle que «l'article 12 de la loi organique, portant statut des magistrats, interdit au juge de mener une action individuelle ou collective dont la conséquence est d'arrêter ou d'entraver l'action judiciaire» et qu'il interdit à tout magistrat de «participer à une grève ou d'y inciter», ce qui est «considéré comme un abandon de poste». Concernant le «mouvement annuel» dans le corps des magistrats, le communiqué du ministère de la Justice affirme que cette décision «a été précédée de réunions avec les membres du bureau permanent du Conseil supérieur de la magistrature» qui l'a «validée». Sur le même sujet, le communiqué portant le cachet de la cellule de communication auprès du ministre de la Justice, précise que le SNM avait lui aussi validé «le principal critère retenu dans ce mouvement, à savoir l'ancienneté de 5 années dans une même région judiciaire» et ce «lors de la réunion du 18 septembre 2019, en présence du ministre». Inquiétude chez les parents des détenus d'opinion Cette grève des magistrats inquiète les parents des détenus arrêtés lors des marches pacifiques. Le Comité national pour la libération des détenus (CNLD), estime que «les magistrats ne semblent pas inquiétés de la situation des centaines de détenus et leurs familles». Dans un communiqué publié hier sur sa page Facebook, le CNLD note que «le mardi 29 octobre sera le 130ème jour de détention arbitraire des premiers manifestants arrêtés le vendredi 21 juin». «Jugés le mardi 22 octobre au tribunal de Sidi M'hamed (6 détenus), et mercredi 23 octobre pour les 5 détenus (tribunal de Bab El Oued), les verdicts sont attendus pour le mardi 29 octobre et mercredi 30 octobre successivement. Les magistrats qui entament leur grève aujourd'hui, dimanche 27 octobre, à la veille de ces verdicts tant attendus par le monde entier et à la veille de la marche du 1er novembre, ne semblent pas inquiétés de la situation des centaines de détenus et leurs familles, mais plutôt ils s'inquiètent de l'avenir de leurs propres familles et évidemment des revendications sociales et matérielles», ajoute le Comité. «Les jours à venir nous diront s'il s'agit d'un mouvement de grève pour l'indépendance de la justice ou bien d'un scénario et d'une contre-révolution», affirme la même source qui «appelle la société civile et toutes les forces vives du pays à rejoindre massivement le sit-in qui se tiendra le mardi 29 octobre à partir de 9 heures, devant le tribunal de Sidi M'hamed, pour soutenir les détenus d'opinion et politiques et leurs familles». |
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