Le ministre de
la Justice, Garde des sceaux, Belkacem Zeghmati a présenté, jeudi, lors des travaux de la session
ordinaire du Conseil supérieur de la Magistrature (CSM), le projet de mouvement
annuel des magistrats qui concernera «2.998 magistrats». Présidant sa première
réunion avec les membres du CSM, depuis son installation en qualité de ministre
de la Justice, M. Zeghmati a qualifié le mouvement
des magistrats qui concerne 2.998 magistrats, d'»inhabituel de par son
envergure et sa nature», soulignant qu'il se base «sur des critères objectifs
préalablement définis, à l'issue d'une analyse et d'une évaluation minutieuse
de plusieurs décennies de gestion des ressources humaines du secteur, aux
conséquences désastreuses dont certaines suscitent la répulsion, voire même le
ressentiment». Ce mouvement «a été préparé dans le respect strict des
dispositions de la loi, en tenant compte des demandes des concernés, de leur
compétence professionnelle, de leur situation familiale et leur état de santé,
outre des considérations liées à la nécessité de service», a-t-il
soutenu.
Dans ce sens,
le ministre a proposé aux membres du CSM, de délibérer sur la «nomination de
432 magistrats, la titularisation de 343 autres et la promotion de 1.698
magistrats répondant aux conditions de promotion fixées, outre le renforcement
de la Cour suprême et du Conseil de l'Etat par 161 magistrats». M. Zeghmati a fait savoir que l'examen de la situation de la
répartition des magistrats sur le territoire national a permis de relever
«certains cas incohérents et contradictoires aux attentes des citoyens quant à
l'intégrité du juge», liés notamment «aux magistrats qui restent au sein de la
même juridiction pour une durée allant parfois à 25 ans, dont les juges en
couple (mariés)», ajoutant que le nombre de ces cas a atteint 2456. Le ministre
de la Justice a affirmé avoir présenté des suggestions au Conseil, visant à
«rétablir la crédibilité de la Justice au sein des juridictions concernées et
mettre fin aux nombreuses critiques exprimées depuis très longtemps à
l'encontre le secteur». L'ordre du jour de la session ordinaire du CSM, qui
s'est déroulée à huis clos, comprend l'examen des questions «à même de
renforcer l'indépendance de la justice et d'asseoir les fondements d'un Etat de
droit où le citoyen pourra recourir à une justice équitable et neutre et un
juge intègre et honnête», a-t-il estimé. Pour M. Zeghmati, la réunion du CSM intervient «à une étape
décisive où le peuple revendique l'indépendance de la justice, qu'il place au
même rang que la lutte contre la corruption et la réforme de l'Etat», ajoutant
que le peuple «met les magistrats à la croisée des chemins et nous n'avons de
choix que d'emprunter la voie qui sauve l'Algérie», a-t-il
dit.