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Après
l'université Alger 2, l'université Oran 2 Ahmed Benahmed
a abrité, hier, une journée d'étude dédiée à la commémoration du 80ème
anniversaire de l'exil républicain espagnol en Algérie. «Sous le thème, la
mémoire de l'exil espagnol en Algérie», ce séminaire a été une occasion pour
revenir sur les différentes étapes et les moments forts qui ont marqué la Retirada de 1939, un évènement qui souligne le courage et
les sacrifices de milliers d'Espagnols qui ont fui la dictature franquiste en
abandonnant tous l'Espagne pour la démocratie et la liberté. Animée par des
spécialistes et des experts venus d'Espagne, du Mexique, d'Algérie et de France
cette journée a permis aux différents intervenants de connaître l'histoire et
les conditions dans lesquelles s'est déroulé ce flux migratoire Nord - Sud.
Lors de son intervention, le professeur Djamel Latreche
a été très explicite quant à la géographie, l'origine et aussi l'histoire de
l'exil espagnol en Algérie. Il précise à ce titre, que les habitants de Murcia
arrivés à Oran représentaient la plus grande partie de l'émigration espagnole.
Il rappelle également les régions d'où sont originaires ces familles. Prenant
la parole, le professeur Juan Ramon de l'université d'Alicante est revenu sur
le parcours graphique de la migration espagnole en se basant sur une étude
graphique et en commentant des photos dont le tableau de la cathédrale de
Tolède bien avant 1503. Dans ce registre, le conférencier rappelle l'engagement
du cardinal espagnol Jisneros à vouloir libérer les
Espagnols capturés par les Turcs et ramenés à Oran où ils ont été emprisonnés à
Mers El Kébir. D'autres images témoignant de la
contribution des Espagnols dans le développement de l'agriculture ont été aussi
commentés à l'occasion. «Les travailleurs espagnols ont travaillé la terre et
ont souffert à cause d'une épidémie», dira-t-il. Tout en mettant en exergue
leur rôle dans le développement des pays hôtes, l'intervenant a précisé qu'en
1887 seulement 4.000 Espagnols ont été naturalisés Français. Par ailleurs, dans
son intervention le spécialiste Juan Martinez souligne les conditions
d'évacuation des exilés. La fin de la guerre civile espagnole et la défaite
républicaine entraîna un important flux migratoire du Nord vers le Sud avec
l'arrivée, dès février 1939, de milliers d'exilés espagnols en Algérie. Ce fut
la «Retirade de 1939» beaucoup d'entre eux sont arrivés en Algérie à bord du Stanbrook, un navire charbonnier britannique et qui avait
quitté le port d'Alicante le 19 mars 1939 avec à son bord 2.638 passagers à
destination d'Oran. Ce bateau est un navire mythique, dira le conférencier.
Parmi ces passagers, des ministres, des miliaires, des agriculteurs, des
ouvriers, des femmes au foyer et des enfants. Ces derniers sont restés en mer
22 heures pour enfin atterrir à bon port. 15.000 autres sont restés au port
d'Alicante et n'ont pas pu atteindre les côtes algériennes. D'autre part, le
contexte historique et les liens de proximité ont été mis en exergue par le
professeur Wafa Elfekair
qui a tenu à rappeler l'arrivée des exilés à Oran et leur hébergement dans des
centres d'accueil devenus plus tard des centres d'internement. Parmi ces
centres, l'ancienne prison d'Oran, le centre 2 de l'avenue de Tunis pas loin du
quartier de Monplaisant à Oran. Celui-ci sera ouvert
en avril 1939 et abrita quelque 353 exilés espagnols pour passer par la suite à
1.159 en mai de la même année.
Les conditions d'internement étaient difficiles poussant ainsi plusieurs internés à fuir ces camps. A vrai dire, des dizaines d'exilés ont été internés, dès leur arrivée, dans des camps à Oran, Relizane et Djelfa. C'est l'histoire de Gerardo Bernabeu dont le père est arrivé à Oran le 13 mars 1939 à bord du Ron wing. «Ce mécano graphique travaillait à Alicante avec mon oncle Liberto et étaient à la tête d'une activité florissante. En 1936, il s'est affilié au syndicat CNT soit la Confédération nationale du travail. Ils ont tous les deux contribué au regroupement des petites industries métallurgiques. A son arrivée à Oran, il sera interné dans un camp au sud d'Alger. Je suis arrivé en 1948 à rejoindre mon père qui mourut à Oran en 1964. Il fut enterré dans cette ville» confie-t-il. Notons que cette journée a été organisée par l'ambassade d'Espagne à Alger, les instituts Cervantès d'Alger et d'Oran en collaboration avec le ministère de la Justice espagnol, la commission du 80ème anniversaire de l'exil républicain, le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, le ministère de la Culture et de l'APC d'Oran. Elle a vu la présence de l'ambassadeur d'Espagne en Algérie, de l'ambassadeur du Mexique en Algérie du consul d'Espagne à Oran. |
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