Dans
un communiqué rendu public avant-hier, le parquet général de la cour d'Alger a
démenti «le refus par le juge d'instruction près le tribunal de Dar El-Beida de
la constitution de l'avocat Mokrane Aït Larbi dans un
dossier en cours d'instruction». Dans sa mise au point, le parquet général de
la cour d'Alger a qualifié d'«allégations infondées» selon lesquelles le juge
d'instruction près le tribunal de Dar El-Beida aurait refusé la constitution de
l'avocat Mokrane Aït Larbi dans une affaire pénale et
la délivrance à ce dernier d'un permis de communiquer avec son client. Selon le
communiqué du parquet général de la cour d'Alger «l'avocat en question (Me Ait
Larbi, ndlr) ne s'est pas présenté devant le juge d'instruction ou son secrétariat
pour remettre et recevoir les documents pertinents, mais a voulu se les
procurer de façon illégale en envoyant une personne qui n'a rien à voir avec le
dossier et qui ne remplit pas les conditions légales». La même source ajoute
que «cela est dû au fait qu'il a refusé de se présenter en personne devant
cette juridiction qui l'a déjà convoqué pour restituer la copie d'un autre
dossier dont il avait été dessaisi par son client». Le parquet général de la
cour d'Alger a, par ailleurs, souligné que les dossiers qui sont traités au
niveau de ses juridictions «ne sont pas d'ordre politique», et qu'«aucun détenu
politique n'est incarcéré à leur niveau». Me Ait Larbi a réagit
hier sur sa page Facebook, expliquant que sa réponse au communiqué du parquet
général de la cour d'Alger n'allait «pas sortir du cadre de la loi et de
l'éthique de la profession d'avocat». Concernant «l'absence de prisonniers
politiques dans les prisons», l'avocat rappelle qu'il s'est constitué pour «la
défense de l'activiste Fodil Boumala,
emprisonné pour ses opinions à la prison d'El Harrach. Et que les détenus
politiques que je défends avec des collègues et, indépendamment des charges,
n'ont pas commis des crimes de droit commun, et ce sont (donc) des prisonniers
politiques». Quant à son «absence en personne», Ait Larbi «rappelle au
ministère public» qu'il a demandé «à un avocat agréé de déposer la lettre de
constitution et de recevoir le permis de communication en mon nom». De plus,
«cet avocat est un constitué dans la même affaire, et non pas un étranger au
dossier». «Par conséquent, le refus de remettre le permis de communication à un
avocat au nom de son collègue est une violation de la loi», lit-on dans la
réponse de Me Ait Larbi.
A
propos de la résiliation de la constitution entre un avocat et son client «elle
est régie par la loi portant réglementation de la profession d'avocat et son
règlement intérieur». «Il n'a jamais été demandé à un avocat de rendre le
dossier au juge d'instruction ou à une autre autorité judiciaire après la fin
de la constitution», ajoute l'avocat. Me Ait Larbi s'interroge sur le «rapport
avec l'affaire dans laquelle un autre détenu a demandé au juge d'instruction de
changer d'avocat avec l'affaire de Fodil Boumala», et affirme : «Il s'agit en soi d'une atteinte aux
droits de la défense reconnus par la Constitution».