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«Je
dois avouer que le «Hirak» et tout ce qu'il a
déclenché comme émotions et espoirs, me rappelle de temps en temps la période
passionnante que nous avons vécue, il y a 30 ans, en Allemagne.»
C'est un des propos du discours que Madame Ulrike Maria Knotz, ambassadeur de la République fédérale d'Allemagne, à Alger, a prononcés, jeudi dernier, devant ses invités à l'occasion du 29ème anniversaire de l'unification de l'Allemagne. Unification qui s'est produite, ajoute-elle «moins d'un an après un autre événement qui est devenu le symbole d'un grand changement en Europe : la chute du mur de Berlin, le 9 novembre 1989, il y a presque 30 ans.» Elle relate que «cet événement a été précédé des manifestations de masse au cours desquelles les citoyens de l'ex-République démocratique allemande ont surmonté leurs craintes et leur résignation. C'était une sorte de révolution pacifique sous le slogan «le peuple, c'est nous» et «pas de violence». Transition toute trouvée qui permet à la diplomate allemande de rappeler que «depuis le 22 février, l'Algérie est marquée par le «Hirak», par les manifestations de masse qui impressionnent le monde entier par leur pacifisme, leur patriotisme et leur créativité.» Mais comme comparaison n'est pas raison, Ulrike Knotz qui connaît l'Algérie pour y avoir été accréditée comme chargée d'affaires par son pays pendant le début des années 2000, précisera au sujet du rappel que lui réveille le «Hirak» «de temps en temps (d'une) période passionnante vécue, il y a 30 ans, en Allemagne», que «certes, l'Algérie n'est pas l'Allemagne et chaque changement diffère d'un autre». Le reste, elle le termine en vœux en souhaitant «de tout mon cœur que les Algériens trouvent, avec sagesse et bonne volonté ainsi qu'avec un esprit concerté et clairvoyant, le chemin juste vers un avenir prometteur, où votre beau pays avancera vers ce qui peut être le paradis pour son peuple.» Subtilité diplomatique Au début de son allocution, l'ambassadeur recadre l'événement de la soirée qui s'est déroulée à sa résidence à Alger. «Le 3 octobre, le jour de l'Unité allemande nous rappelle, à nous les Allemands une période passionnante et heureuse.» A l'époque, a-t-elle dit «il y a 29 ans, les deux Etats allemands sont redevenus un seul pays: l'Allemagne.» Elle note avec une subtilité qui sied à la diplomate racée qu'elle est, que «l'Unité allemande n'aurait pas été possible sans l'accord et le support de nos voisins et de nos partenaires.» Il s'agit en évidence des Etats-Unis, la Russie, la Grande-Bretagne, la France, la Hongrie, la Pologne et la République Tchèque dont elle saluera «chaleureusement» les ambassadeurs présents à la cérémonie. L'Unification allemande s'est déroulée, affirme-t-elle, «dans un climat international de coopération, de courage et de confiance. A l'époque, peu de gens -du moins en Europe- croyaient que le monde entrerait dans une ère de paix et de prospérité.» Un monde qui a déchanté puisque souligne-t-elle «malheureusement, les développements n'ont pas été à la hauteur de nos espérances nobles, et aujourd'hui nous nous trouvons confrontés à toute une série de défis particulièrement difficiles (?).» Elle considère que «nous les Allemands et pas seulement nous, restons convaincus que les problèmes de notre monde ne peuvent être résolus que par le dialogue, le compromis et la coopération.» Elle expliquera, à cet effet qu' «aujourd'hui, au temps de la globalisation, pratiquement chaque problème a une dimension internationale.» Elle avoue que «nous avons besoin de partenaires en qui nous avons confiance.» La diplomate affirme alors que «pour l'Allemagne, l'Algérie est un partenaire de première importance en Afrique du Nord, notamment en raison de son rôle stratégique dans la région et de ses efforts pour la paix et la stabilité.» Je suis ravie, dit-elle que «depuis cette année dans le Forum du contre-terrorisme global, l'Algérie et l'Allemagne co-président ensemble le groupe régional de l'Afrique de l'Ouest.» Des énergies renouvelables à la culture Ulrike Knotz a déclaré que «nos relations bilatérales sont excellentes à tous les niveaux.» Les entreprises allemandes investissent selon elle, «fortement en dehors du secteur des hydrocarbures, contribuant ainsi à la diversification de l'Economie algérienne.» Sa précision de taille, «notre partenariat énergétique se concentre sur la promotion des énergies alternatives.» Précision qui rappellera forcément aux esprits allemands et surtout algériens que les deux pays ont raté l'occasion de réussir un projet de grande envergure pour leurs besoins respectifs en la matière mais aussi pour l'Afrique, l'Europe et le bien-être du monde. Il s'agit en toute évidence du fameux Desertec, ce mort-né pour des considérations «nationales » absurdes de manque d'anticipation et d'expertises requises. Le tout fortement exaspéré par des pressions exercées certainement de l'autre rive au nom d'un leadership européen qui embrouille les plus avertis des politiques tiers-mondistes. Il est curieux d'ailleurs que le gouvernement algérien ait été représenté à cette soirée anniversaire allemande par les ministres de l'Habitat, de la formation professionnelle et de la Jeunesse et des Sports. Ce sont trois secteurs qui ne marquent pas «l'excellence» des relations bilatérales entre les deux pays. C'est peut-être pour cela que la diplomate allemande a préféré passer tout de suite «des énergies renouvelables» à la culture en faisant savoir que «de plus en plus d'Algériens veulent apprendre l'allemand et j'espère qu'après la signature d'un accord culturel, nous pourrions développer, encore davantage, nos relations culturelles.» Elle recommande à ses invités de «visiter le Musée national de Cherchell qui vient d'être réaménagé en coopération avec l'Institut archéologique allemand (?).» |
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