|
Envoyer à un ami |
Version à imprimer |
Version en PDF
Il
m'a paru opportun ,pédagogique et proche de
l'anthropologie socioculturelle de rappeler une décennie après sa disparition
le lec torat au souvenir du
regretté Abdou B du Quotidien d'Oran en re produisant
pour la postérité un passage de sa contribution dans « Actualité autrement vue
» du mercredi du 02/9/2009/ intitulée « L'ennemi intérieur »
«De la femme vient la lumière» - (Aragon) «La haine de soi, de ses compatriotes de son pays est devenue constitutive à part entière du caractère de l'Algérien lambda. Elle est arborée, déclinée comme un challenge à relever contre les autres. Cette haine est servie, accompagnée, armée par une violence multiforme. Au stade, la violence des uns doit être plus forte, plus destructrice que celle des supporters du club adversaire du jour. Et comme tous les autres clubs seront eux aussi, à tour de rôle, les adversaires d'un jour. Adversaires ? En politique, sur la route, à la poste (non climatisée, trop exiguë, malodorante) au marché, pour une place au parking (il en faudrait un sous terre par quartier et dans les cités) à la mairie, il n'y a pas d'adversaires, il n'y a que des ennemis qu'il faut prendre de vitesse, humilier, insulter et arriver avant eux, partout et toujours...De brillants sociologues, urbanistes, psychologues, architectes éducateurs sont sur le front depuis toujours. Par leur connaissance du terroir, des compatriotes, de l'environnement méditerranéen, ils analysent, écrivent, publient, alertent et proposent. En fait, ils prêchent dans le désert et, avec le temps, l'indifférence, sinon le silence méprisant des gouvernants, l'inculture et l'incompétence crasses des partis, eux-mêmes baissent les bras, rentrent dans les rangs de l'uniforme, du parti unique à plusieurs têtes et observent la mutation à grande vitesse des bâtiments, des quartiers, des villes, des gens. L'Algérie vit la grande tentation de la barbarie... »*1 http://www.lequotidien-oran.com/?archive_date=2009-09-02&news=5125776 Ce diagnostic et sa panacée sont là et sans appel pour nous rappeler l'analyse prospective ci-dessus , héritage d'un élément d'une élite intellectuelle que l'on voulait passéiste , aliénée et migratoire alors qu'elle nous culpabilise in live avec ce constat très objectif et visionnaire ! De là à reposer la problématique du phagocytage de l'intelligentsia algérienne par le pouvoir armé depuis la guerre de libération nationale , il n'y a que des hypothèses remises à jour pour une formulation à la hauteur d'une opinion en déficit de vision historique et d'information par l'absence d'une praxis constitutionnelle de la démocratie avec comme corollaire un processus institutionnel et structurel gelé depuis deux décennies ! Ne nous leurrons point par fausse fierté congénitale devant les sirènes de l'ancien colonisateur et de l'UE, même par Hirak interposé, et qui voudraient mener en bateau la majorité silencieuse du peuple algérien... incrédule devant le retour des poupées algériennes (En Russie appelées matriochkas) pour un hypothétique scrutin ! Déjà Mikhaïl Bakounine (1874-1876) insistait sur le clivage suivant : « L'Etat n'est pas la patrie, c'est l'abstraction, la fiction métaphysique, mystique, politique, juridique de la patrie. Les masses populaires de tous les pays aiment profondément leur patrie ; mais c'est un amour réel, naturel. Pas une idée, un fait. Et c'est pour cela que je me sens franchement et toujours le patriote de toutes les patries opprimées ! » Certains sociologues insisteront sur le...déterminisme historique du passage obligé de l'état national et/ou indépendant à l'état social sur l'agora des mouvements populaires. D'autres fouilleront l'iconographie conceptuelle européenne en escamotant par amnésie culturaliste l'absence de cet élément structurant qu'aurait été une bourgeoisie en Algérie post Indépendance ô combien nécessaire pour mondialiser l'Algérie dans le monde capitaliste et trader d'aujourd'hui ! D'où cette idée à la fois farfelue et kafkaïenne de ce think tank des estaminets sur un projet de sortie de crise de l'Algérie de 2019 en l'intégrant au Club de Paris avec privatisation d'une partie de ses capitaux et avoirs dans les banques européennes au nom de tierce(s) personnes physiques et...morales très algériennes ,cadres délégués par un gouvernement en place .Le raccourci à une légalisation de cette... bourgeoisie algérienne relevant bien plus de la civilisation orale que signalétique aurait été de facto imposée à une population qui s'était empressée d'applaudir à la mort de Boumèdiene au retour d'une libération du secteur privé « Talgou koulch ! » Il va sans dire que la complicité des gouvernements français successifs restera implicite, tacite et terriblement efficace contre l'économie et les finances dz à l'image de la tradition vindicative d'un lobby néocolonial à l'affût de la naissance d'une république dattière (Dixit l'auteur) à défaut d'être ...bananière. Contrairement aux ragots des cafés arabes du petit peuple adepte du jeu des dominos, le terme chkara serait né dans les ports et aéroports français tant les douanes et polices françaises auraient eu des consignes discrétionnaires sur les transferts physiques d'argent venant d'Algérie vers des sociétés fiduciaires agissant comme des banques offshore ! Le précédent de la disparition d'un camion, braqué dans la région de Marseille, et transportant des rouleaux de papier pour la Banque d'Algérie reste encore vivace dans la mémoire des lecteurs *2 https://www.liberte-algerie.com/actualite/20-milliards-en-faux-billets-dans-la-nature-70972/print/1 Les archétypes d'un inconscient collectif malmené par la saga de chaînes tv in situ sollicitées à la limite de la drague et du casting électoral risqueront-ils une mutation phylogénétique pour faire perdurer la cabale de ceux qui auraient l'impudence de revenir sur une agora qui ne leur appartient plus ? Le...système politique algérien reste à venir ! *Ecrivain |
|