A
l'instar des précédentes saisons estivales, l'informel s'est insidieusement
infiltré dans le circuit de l'immobilier, notamment le volet de la location,
dans la contrée côtière d'Aïn El Turck
et ce, à la faveur d'une insolente passivité des uns et des autres. Les
appartements et/ou les espaces aménagés pour ce besoin, dans des habitations,
proposés à la location, sans aucun papier inhérent autre que celui du billet
bancaire, ont foisonné comme des herbes folles, ces 20 dernières années, au
grand dam des hôteliers, qui s'insurgent contre cette concurrence déloyale. « Nous nous acquittons régulièrement de nos taxes ainsi que de nos
impôts et nous sommes régulièrement ciblés par des visites d'inspections inopinées,
ce qui n'est pas du tout le cas des contrevenants, activant, impunément, dans
l'informel, au vu et au su de tout un chacun », ont déploré des hôteliers, lors
d'une réunion concoctée, en fin de semaine pour se concerter sur cette
situation loufoque générée, ont-ils fait remarquer, « par l'innommable anarchie
prévalant dans ce secteur névralgique, qui nous oblige, en notre âme et
conscience, d'en aviser le wali par le biais d'une requête. Nous avons
déjà saisi son prédécesseur à travers une correspondance dans laquelle nous
dénonçons vivement l'infraction en question, qui se répercute négativement sur
notre activité ». En effet, selon le constat, même les pseudos-garages à
bateaux ont allègrement adhéré à cette danse, qualifiée par nos interlocuteurs
de ?Lambada', en référence à un tube, qui a eu un gros succès au milieu des
années 1980 où les danseurs se trémoussent sur la piste, en exerçant, l'un sur
l'autre, des petites poussées avec les hanches. « Le surveillant des plages La
bretonne, Beau Séjour et St Germain, chargé de la contemplation des algues
recouvrant les récifs, essaimés sur les rivages, nous a autorisé verbalement à
pratiquer en toute quiétude notre activité, en nous garantissant que personne
ne viendra nous faire une crasse » ont fait remarquer des personnages hilares,
propriétaires d'abris à bateaux, qui, ont-ils affirmé encore, « d'avoir cédé à
la location leur garage à partir de 5.000 DA la nuitée, durant la saison
estivale. Cinq dans les yeux !! Nos clients étaient
aux anges. Ils ont beaucoup apprécié le fait de s'endormir avec l'ensorcelante
berceuse du doux ressac des vagues. Il y en a qui voyait la mer pour la
première fois et c'était nos meilleurs clients » avant de promettre les yeux
brillants en s'humectant les lèvres « Nous allons nous y mettre beaucoup plus
sérieusement l'été prochain ».
Selon
le même constat, même les appartements dans les cités de logements, toutes
formules confondues, sont également proposés à la sous-location, plus
particulièrement en période estivale. Le phénomène des vulgaires écriteaux,
proposant des locations, accrochés bien en évidence n'importe où et n'importe
comment, sur lesquels sont rédigés les numéros de téléphone de leurs
propriétaires, n'émeut plus quiconque. « C'est à se demander si cette transgression,
à priori tolérée, n'est pas tout simplement encouragée », se sont indignés les
gérants d'établissements hôteliers ayant participé à cette rencontre. Toujours
est-il qu'une véritable anarchie, vivement décriée par des hôteliers, règne en
maître, dans ladite contrée et semble avoir tendance à prendre une ampleur
démesurée dans la stupide indifférence de tout un chacun.