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FLN et RND, forces d'appoint pour quel candidat déclaré ?

par Kharroubi Habib

La paralysie dont est frappé le FLN en raison de l'incarcération de son secrétaire général en titre l'a mis dans l'impossibilité d'envisager une candidature de l'un des siens pour l'élection présidentielle du 12 décembre prochain. Ce qui n'est apparemment pas le cas pour le RND, l'autre locomotive partisane de l'ex-alliance présidentielle dont les représentants ont procédé au retrait des formulaires de candidature. Ce qui ne veut pour autant dire que ce parti va présenter un candidat.

Les étiquettes FLN et RND sont devenues un tel repoussoir qu'il en devient impensable qu'ils puissent trouver quelqu'un prêt à « aller au casse-pipe » en leur nom. Le pouvoir de fait auquel ils ont fait allégeance leur a probablement signifié qu'il ne veut pas les voir s'engager de la sorte pour l'élection présidentielle. Le rôle qui leur est dévolu dans celle-ci consiste à servir de force d'appui au candidat d'entre les postulants dont il veut la victoire. Si comme le prétend la rumeur publique, Ali Benflis et Abdelmadjid Tebboune ont fait acte de candidature après avoir reçu des assurances du pouvoir de fait qu'ils sont ses candidats « préférés », les partis de l'ex-alliance présidentielle ne vont pas tarder à se rallier à l'un ou à l'autre.

Pour le FLN, le choix ne semble pas être cause de dilemme. Ali Benflis qui en a été le secrétaire général conserve de solides sympathies en son sein qui joueront en sa faveur. Pour autant, ni Benflis ni Tebboune ne gagneront à un ralliement si encombrant et rédhibitoire pour le gros de l'électorat. Le ralliement de ces partis que la vox populi voue aux gémonies pour avoir été les piliers politiques du système dont le peuple exige le démantèlement induira en toute certitude dans l'opinion publique la conviction que le candidat auquel ils déclareront leur soutien ne peut être l'homme de la rupture radicale d'avec le système. Cette rupture pourtant, les deux potentiels candidats en font l'objectif qu'ils disent vouloir réaliser s'ils venaient à remporter l'élection présidentielle. Ce qu'ils ne manqueront pas de marteler au long de la campagne électorale qu'ils auront à mener dans un climat ou prédominera la méfiance à l'égard de ceux qui ont accepté de s'engager dans un processus électoral décrié par les uns et rejeté par les autres.

Le recyclage par l'un ou l'autre candidat dans sa campagne électorale de symboles et activistes des partis de l'ex-alliance présidentielle ne fera que conforter la méfiance qu'a suscitée leur candidature et peut être cause que les électeurs soient pris du « syndrome tunisien » dont il a résulté le balaiement par les urnes de tous les candidats qui sont apparus aux électeurs comme ayant trahi la promesse de rupture avec le système de Ben Ali dont ils ont perpétué les pratiques. Avec le FLN, le RND ou d'autres partis de l'ex-alliance présidentielle dans leurs bagages, Benflis, Tebboune ou tout autre candidat encourent une cuisante déconvenue électorale dont ils auraient d'être à l'abri en étant dans les « bonnes grâces » du pouvoir de fait.