Une
infirmière cubaine a été placée en détention provisoire, mercredi dernier, par
le magistrat instructeur près le tribunal d'El Oued dans le cadre de l'enquête
sur l'incendie au niveau de l'hôpital Mère-Enfant d'El Oued qui a coûté la vie
à huit nouveau-nés. La mise en cause, qui était en poste mardi matin, le jour
du drame, est poursuivie pour «négligence, laisser-aller et homicide
involontaire», selon l'APS. La même source indique que le magistrat instructeur
avait ordonné auparavant le placement en détention provisoire du directeur de
l'établissement hospitalier spécialisé (EHS) Mère-Enfant «Bachir Bennacer» ainsi que cinq autres personnes exerçant à la
maternité du 17 octobre, lieu ou s'est déroulé
l'incendie mortel. Rappelons que le procureur de la République près le tribunal
d'El Oued a ouvert une enquête sur le sinistre. Il s'est déplacé, mardi
dernier, sur les lieux, accompagné de la police judiciaire et du médecin
légiste de la police technique et a ordonné une autopsie pour déterminer les
causes des décès et le lancement d'investigations pour définir les
responsabilités de chacun. Le Premier ministre, Noureddine Bedoui,
avait demandé l'ouverture en urgence d'une enquête et a dépêché sur place le
ministre de la Santé, Mohamed Miraoui.
Par
ailleurs, le staff médical et paramédical de l'EHS a déclenché jeudi une grève
générale au niveau de cette structure hospitalière. Plus de 150 personnes,
praticiens généralistes et spécialistes et agents paramédicaux, ont observé un
sit-in paralysant toute activité dans l'établissement hospitalier, en signe de
solidarité avec leurs collègues placés en détention provisoire suite à cet
incendie. Des banderoles ont été brandies, appelant à la libération de leurs
collègues, la sanction des personnes à l'origine de ce drame, et des slogans
ont été scandés pour appeler à l'ouverture d'une enquête administrative
«approfondie» pour déterminer les causes et confirmer la non-responsabilité de
leurs collègues concernant l'incendie dans la maternité. Rappelons que des
dizaines de citoyens, dont des parents et proches des victimes, se sont
rassemblés, le jour du drame, devant cette maternité réclamant l'ouverture
d'une enquête pour déterminer les responsabilités de chacun et appelant à
l'amélioration des prestations de santé dans la région. Selon les services de
la Protection civile, l'incendie, survenu à 03h52mn est dû à un court-circuit
électrique sur un appareil anti-moustiques. Il a causé le décès de huit
nourrissons, trois des suites de leurs brûlures et les cinq autres par
asphyxie, tandis que 76 personnes ont pu être secourues, dont 11 nouveau-nés,
37 femmes et 28 employés.