«C'est terrible de vivre dans
la précarité professionnelle totale sous des contrats de préemploi
qu'on a allongés bien au-delà du maximum de leur durée réglementaire, alors
qu'on côtoie des salariés qui font le même travail tout en étant mieux cotés
sur le plan de la stabilité et des salaires », a souligné, hier, un
représentant des travailleurs recrutés dans le cadre du préemploi,
M. Saïd, lors d'un rassemblement de protestation organisé devant le siège du
cabinet du wali. Ils étaient une centaine de travailleurs sous contrat de préemploi, venant de différents secteurs professionnels, à
se rassembler, hier matin, devant la wilaya pour faire parvenir leur message au
chef de l'exécutif local et tenter d'avoir une entrevue pour lui expliquer de
vive voix leurs préoccupations. « Des milliers de jeunes travailleurs sont
plongés dans le désespoir de lendemains incertains et d'un présent dur, très
dur, à supporter avec un salaire de misère et des conditions
socioprofessionnelles très aléatoires », lance l'un des manifestants. « On
exécute le même travail que les permanents, parfois plus, car certains occupent
des postes de responsabilité, mais nous n'avons aucune considération sur tous
les plans, nous sommes sous-payés par rapport aux tâches exécutées et nous
n'avons pas les mêmes droits que les travailleurs permanents », clame un autre.
Les manifestants signalent qu'ils ont un contrat « fragile » depuis 3 ans, 5
ans, voire 10 ans, selon des témoins, alors que le contrat en question ne
prévoit qu'une durée de 18 mois, au bout desquels l'insertion dans le monde
professionnel devient impérative, exigée par la nature même du contrat de préemploi, qui signifie un contrat qui précède un
recrutement définitif sous contrat à durée déterminée ou indéterminée. Hélas,
le taux d'insertion des contractuels du préemploi
reste très faible, et on souhaiterait que toutes les administrations et les
EPIC suivent l'exemple d'Algérie Poste, où des milliers de travailleurs sous
contrat de préemploi ont été récemment insérés
définitivement dans le milieu professionnel, clament des manifestants. Sur le
plan des revendications, le représentant des manifestants rappelle l'exigence
de la prise en considération des années de travail passées sous contrat du préemploi dans le calcul de la retraite. Précisant que les
années du préemploi doivent également être prises en
compte sur le plan de l'expérience professionnelle avec indexation de
l'indemnité y afférente. « Aussi, nous revendiquons une intégration
professionnelle des travailleurs du préemploi dans
les postes qu'ils occupent effectivement, sans attendre l'ouverture d'un
concours ou autres conditions qu'on ne cesse de nous injecter pour nous faire
taire », soutient notre interlocuteur. En somme, les manifestants réclament
l'intégration de l'ensemble des travailleurs du préemploi
et de ceux ayant fait l'objet de licenciement, le droit à la retraite, la fin
du travail précaire et la suspension des concours de recrutement jusqu'à
régularisation de la situation de ceux actuellement sous contrats.