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Des
habitants des cités essaimées à travers la périphérie ouest d'Oran, notamment
celles de la zone englobant les quartiers Yaghmoracen
et Maraval, ont exprimé leur écœurement au Quotidien d'Oran contre la situation
de pourrissement, au sens propre du terme, enfantée par la flagrante
irrégularité et la piteuse inefficacité de la collecte des ordures ménagères.
En effet, selon le constat établi sur les lieux en question, des amas de toutes
sortes de détritus d'où émane une puanteur exécrable à l'extrême, s'amoncèlent
dans les coins de rues et au sein des cités. Les fameux bacs à ordures de
couleur verte, branlants, fendus et noircis de saleté, entourés de tas de
sachets en plastique bleus, éventrés par les animaux nuisibles et écrabouillés
par les roues de véhicules, le tout embourbé dans un liquide visqueux et
dégageant une odeur nauséeuse à donner le vertige au plus imperturbable et à
faire fuir une portée de putois, exaspèrent grandement les habitants. « C'est
un véritable lieu de reproduction pour différentes espèces d'insectes véhiculant
des maladies. C'est aussi un garde-manger pour les rats, les chats de
gouttière, les chiens errants nombreux dans notre lieu de résidence, qui s'y
disputent rageusement la pitance et troublent notre sommeil avec leurs
sérénades nocturnes », se sont indignés nos interlocuteurs avant de renchérir
avec une pointe de dépit : « L'incivisme ajoute allègrement son affligeante
touche sur ce piteux tableau et ce, en abandonnant au pied des immeubles ou sur
le trottoir, son puant sachet bleu, dégoulinant d'ordures liquides nauséabondes
». Les marchands ambulants de fruits et légumes et de poissons, hantise pour un
grand nombre de locataires desdites cités et tolérés par certains autres,
participent, avec une humeur hilare, à cet innommable sordide, qui règne en
maître absolu en ces lieux dans la stupide indifférence des responsables
concernés.
Selon le même constat, les fruits et les légumes pourris écrasés ainsi que les poissons aplatis par des roues sur la chaussée, qui sont abandonnés par ces marchands, agressent déplorablement le regard et l'odorat. L'odeur de pourriture envahit les logements et irritent au plus haut point les locataires. « Nous n'avons pas à faire le travail des cantonniers. Nos responsables tolèrent l'informel, alors ils devraient en principe assumer ces néfastes retombées sur notre cadre de vie et celui de l'environnement », ont encore fait remarquer nos interlocuteurs, qui signalent « d'avoir, à plusieurs reprises, adressé vainement des requêtes aux responsables concernés ». Toujours est-il que ce piteux désordre aux odeurs pestilentielles est majoré avec le puant phénomène des caves inondées dans les immeubles par les eaux usées, devenues le lieu de reproduction d'une diversité d'espèces d'insectes, un cauchemar pour les locataires des paliers inférieurs et notamment pour ceux dont les logements ont pignon sur rue et qui sont dans l'obligation de garder leurs fenêtres closes. Le grand boulevard Mekki Khalifa, qui longe une demi-douzaine d'ensembles de logements, toutes formules confondues, reflète fidèlement et piteusement l'image du sordide prévalant dans lesdites cités, mais qui, à priori, ne semble émouvoir personne. |
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