Les instructions du chef de l'état-major, Gaïd Salah, données à la gendarmerie nationale visant le blocage de l'accès des manifestants à la capitale n'ont pas dissuadé les manifestants à se mobiliser en force et investir le centre d'Alger.

Les manifestants ont rejeté à travers leurs slogans qui résonnaient assez fort «la tenue des élections présidentielles prévues pour le 12 décembre prochain», en insistant sur la continuité de cette révolution pacifique jusqu'au départ des résidus du système.

La détermination est toujours intacte et les revendications sont restées les mêmes, «pas d'élections avec les anciennes figures qui ont déjà servi le clan Bouteflika», un «Etat civil et non militaire». Sur une pancarte brandie par une jeune fille l'on pouvait lire «Nos rêves ne semblent pas prêts à s'aventurer dans vos urnes». Les manifestants ont encore une fois exigé le départ de Bensalah et de Bedoui et ceux qui veulent leur maintien. En réponse à l'interdiction d'accès à Alger, les manifestants scandaient «On est venu à bord d'embarcations pour déloger le gang».

Les protestataires n'ont pas manqué de rendre hommage à travers leur slogans «aux quatre harraga qui ont trouvé la mort suite au naufrage de leur embarcation, dans la nuit de mardi à mercredi, au large de Cap Djinet» sans oublier «les jeunes décédés lors des affrontements avec les services de la police à Oued Rhiou dans la wilaya de Relizane». D'autres ont dénoncé énergiquement les intimidations et les arrestations des manifestants et des hommes politiques.

Tout en brandissant les photos des personnes incarcérées, les manifestants ont exigé la libération de tous les détenus d'opinion que ce soit les jeunes manifestants dont des jeunes filles, ainsi que les figures et les personnalités du Hirak. Entre autres, Lakhdar Bouragaa, Karim Tabou, Samir Belarbi ainsi que Fodil Boumala incarcérés récemment.

Les protestataires ont croisés tous les poings en scandant «Emmenez-nous tous en prison, nous n'avons pas peur, on est déjà dans une grande prison, les assoiffés de la liberté».