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Ce vendredi
et comme ils le font depuis trente vendredis, les Algériens sont à nouveau
descendus dans les rues pour réclamer le départ des symboles du régime déchu
encore aux commandes du pays et réitérer leur refus d'une élection
présidentielle sous leur conduite. Plus que celles qui les ont précédées les
autres semaines, les marches de ce vendredi 20 septembre avaient valeur de
révélateur de ce que le mouvement populaire conservait de capacité
mobilisatrice en dépit de la répression qui s'est abattue sur lui s'étant
traduite par les arrestations et incarcérations de dizaines de ses activistes
et figures de proue.
Dans l'ensemble, les marches de ce jour ont drainé les mêmes foules. Ce qui a inscrit en faux la prédiction faite par certains observateurs qu'elles allaient être de moindre affluence en raison du durcissement opéré par le pouvoir à leur gestion, ou encore parce que de plus en plus de citoyens se sont faits réceptifs à l'idée prêchée par le pouvoir et une partie de la classe politique que l'organisation de l'élection présidentielle est la voie la moins risquée et la moins dommageable pour le pays même si les conditions réunies pour sa tenue suscitent de légitimes appréhensions. L'affluence populaire dans les marches de ce vendredi n'a pas été à la hauteur des espérances des partis et activistes qui ont appelé à ce qu'elles se traduisent en démonstration de force en direction d'un pouvoir jouant son va-tout avec sa tentative d'intimidation du mouvement populaire dont la persistance et la détermination hypothèquent à coup sûr son projet d'élection présidentielle sans satisfaire les préalables posés à celle-ci par les citoyens qui en sont le moteur. Ce qui n'est pas pour autant une victoire pour ce même pouvoir qui n'a pas lésiné sur les moyens de pression et les manœuvres de division pour dissuader ces citoyens à continuer d'y prendre part. Ce vendredi, ni le pouvoir qui a étalé tous ces moyens d'intimidation ni les partis et activistes qui poussent à la radicalisation du mouvement populaire n'ont eu partie gagnée. Au premier il lui faut admettre que le hirak ne va pas s'éteindre parce qu'il a brandi contre lui le bâton de la répression et qu'il a décidé de faire passer en force son projet électoral, aux seconds qu'ils ne sont pas les représentants et guide exclusifs du peuple dont à l'évidence une majorité de plus en plus visible et non silencieuse n'adhère pas à l'alternative optionnelle qui est la leur. Raison pour que les uns et les autres cessent d'être dans la confrontation de leurs volontés et s'engagent dans la recherche d'un compromis national qui tout en visant à la satisfaction des revendications populaires éviterait à l'Algérie d'être happée dans la spirale des querelles fratricides offrant des situations propices à l'internationalisation de sa crise dont ne manqueront pas de profiter les parties étrangères qui sont à l'affût pour exploiter sa crise au gré de leurs intérêts économiques, géopolitiques ou autres. |
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