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Le
30ème vendredi de mobilisation populaire conte le régime intervient le
lendemain d'une nuit de peur, de colère et de panique à Alger, suites aux
dégâts causés par les fortes chutes de pluies qui se sont abattues sur
plusieurs régions du pays.
Cette 30ème action de protestation a été assez particulière, compte tenu de nouvelles données, à savoir la mise sous mandat de dépôt de Karim Tabbou, le coordinateur du parti UDS (non agréé) et « la décision d'aller rapidement vers des élections présidentielles ». Ce qui a poussé d'ailleurs les services de la sûreté nationale à renforcer le dispositif sécuritaire à Alger et en procédant à l'interpellation de certains manifestants, les premiers protestataires qui se sont manifestés tôt dans la matinée, au centre d'Alger. La mobilisation a été circonscrite au niveau de la place Audin et près de la Grande Poste d'Alger dans la matinée, mais dès la fin de la prière du vendredi, une foule immense a occupé les rues et les boulevards de la capitale, avec un pic de taux de mobilisation vers 15 h, dû à l'arrivée de groupes de manifestants venants de Bab El Oued, de Belcourt et d'El Harrach. De nombreuses pancartes à Alger fustigent « le passage en force des élections présidentielles », des « élections parrainées par les résidus du système », par le « gang » selon les slogans des protestataires. « Il n'y aura pas de vote sans le départ du gouvernement Bedoui et Bensalah», scandaient les manifestants. « L'Algérie a ses hommes, elle n'a nullement besoin des résidus du système pour sortir de cette crise », lit-on sur une pancarte brandie par un jeune. Les protestataires scandaient également que « nous ne sommes pas une horde, nous sommes des Algériens, un peuple libre qui n'accepte pas de pharaon ». Sur des pancartes, les protestataires ont avancé leurs agréments justifiant ainsi le refus des élections présidentielles pour le moment. « La principale revendication du peuple est l'application des articles 07 et 08, et c'est le peuple qui doit choisir ses représentants et non pas l'armée, et c'est le peuple qui doit choisir les membres de la commission indépendante des élections et non pas le pouvoir en place». Un homme d'un certain âge a brandi une pancarte sur laquelle il est écrit «une loi électorale votée par des partis qui incarnent la corruption, n'est pas crédible aux yeux du peuple». A côté de lui un enfant a brandi une petite pancarte sur laquelle on pouvait lire « je ne vote pas ». D'autres manifestants venus spécialement de la commune d'El Harrach ont brandi une grande banderole sur laquelle on pouvait lire «non, on ne tolère pas le recyclage du système». Les protestataires ont appelé à la libération des détenus d'opinion et politiques, entre autres Lakhdar Bouragaa, Karim Tabbou et les détenus incarcérés pour le port de l'emblème amazigh. |
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