La visite d'inspection d'une délégation conduite par le wali, effectuée jeudi dans la municipalité d'Aïn El-Turck, a été immortalisée sur des clichés aux couleurs aguichantes d'été postés sur les réseaux sociaux. Les projets réalisés plus de sept années auparavant, ayant englouti des milliards, comme ceux des 300 locaux commerciaux essaimés à travers cette municipalité et le marché de proximité du quartier Nakhil, toujours inoccupés, qui végètent piteusement dans la désuétude la plus exécrable, ou encore l'hideuse carcasse du projet de réalisation d'une cité de 300 logements de formule LPL, trônant lugubrement depuis... novembre 2013 dans le quartier El Bahia, vilaines plaies du chef-lieu de la daïra, ont été revisités, un court laps de temps avant la pause-déjeuner, dans une ambiance bonasse, un copier-coller sur les précédentes visites. Le wali a exhorté une fois de plus les responsables locaux, un leitmotiv comme dans les opéras wagnériens, à revoir leurs copies et à procéder à des corrections dans les interlignes. Sur la place d'Aïn El-Turck, la vox populi s'interrogeait plus particulièrement sur le zapping de cette visite des sordides et quotidiennes contraintes ainsi que les autres désagréments enfantés par l'insalubrité publique, le pitoyable état du tissu urbain, transformé en grande partie par le désormais incontournable et toléré informel, en un véritable marché aux puces, la cruelle déchéance du cadre de vie et celui de l'environnement, la saleté repoussante, majorée avec la bidonvilisation des plages, les perturbations de l'AEP, entre autres, auxquels elle est durement confrontée. Motus et bouche cousue sur ce morbide éventail, qui contribue insidieusement au répugnant embourbement dans la crotte de cette prestigieuse municipalité côtière, jouissant pourtant, comble d'ironie, d'énormes potentialités touristiques qui font pâlir de jalousie les villes balnéaires de renom du Vieux Continent.