|
Envoyer à un ami |
Version à imprimer |
Version en PDF
Après
plus de six mois de mobilisation, la détermination des manifestants est restée
intacte. Infatigables, les Algériens sont sortis hier encore en ce 29ème
vendredi de contestation, dans les rues, à travers les grandes villes du pays,
pour exiger le départ des «résidus» du système. Ils refusent l'organisation de
l'élection présidentielle «sous la coupe de gangs».
A Alger, le trajet de la marche n'était pas uniquement dans un seul sens. Il a pris différents axes. Empêchés de se rassembler dans les placettes publiques connues déjà occupées par la police, les manifestants sillonnaient les grands boulevards de la capitale. De la place du 1er Mai jusqu'au boulevard Amirouche, de Didouche Mourad en direction de la Grande Poste. D'autres ont pris le chemin menant vers la place des Martyrs jusqu'à Bab El Oued. Ils étaient d'ailleurs bien nombreux à scander : «Il n'y aura pas de vote, Bensallah et Bedoui doivent partir», «Il n'y aura pas de vote avec le gang» en interpellant ceux qui veulent cautionner cette «mascarade d'élection». Ils scandaient haut et fort : «Vous les amateurs de sandwichs, il faut revenir à la raison, il n'y aura pas d'élections». Les manifestants ont, à travers leurs slogans, rejeté la proposition du chef de l'état-major de l'armée, Ahmed Gaïd Salah, qui a évoqué la convocation du corps électoral pour le 15 septembre prochain. «Rendez le pouvoir au peuple, appliquez les articles 07 et 08 de la Constitution», entonnait la foule en enchaînant : «Libérez nos enfants, ils ne sont pas des criminels, ni des trafiquants de la cocaïne». D'autres ont appelé à la libération de Lakhdar Bouragaa et Ali Ghediri. Les manifestants scandaient encore et toujours : «Dawla madania, machi askaria» (Etat civil et non militaire). Les manifestants ont affiché, une nouvelle fois, leur détermination à poursuivre la mobilisation en réitérant : «Maranache habsine» (nous ne nous arrêterons pas). Ils ont ainsi exprimé leur rejet de la tenue des élections en présence des résidus du système mais aussi en rejetant le dialogue chapeauté par le panel présidé par Karim Younès. Un des manifestants a brandi une pancarte sur laquelle on pouvait lire : «Le dialogue est une supercherie manigancée par le pouvoir mafieux et hors la loi...». Et en précisant vers la fin : «Le peuple n'est pas dupe, vive la révolution pacifique jusqu'à la victoire». Des orateurs volontaires, parmi eux des personnalités politiques connues, défilaient les uns après les autres sur l'escabeau de ce qui est appelé «la tribune de libre expression» où chacun d'entre eux prenait la parole à l'aide du micro pour faire des propositions ou critiquer. Les orateurs ont cette fois-ci commenté et critiqué énergiquement la proposition du chef d'état-major de l'ANP relative à la convocation du corps électoral d'ici le 15 septembre et ses sorties médiatiques répétées. |
|